Jacques Mézard : "Il est possible que nous ayons, avec Nicolas Hulot, des visions divergentes sur un certain nombre de choses"


Jacques Mézard :

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La composition du gouvernement emmené par Edouard Philippe a été dévoilée jeudi 17 mai. Jacques Mézard le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, était l’invité de franceinfo


jeudi 18 mai. 


Interrogé sur la nomination de Nicolas Hulot au ministère de l’Ecologie, ministère voisin du sien, Jacques Mézard concède que des divergences de vues pourront survenir : "Il est possible que


nous ayons des visions divergentes sur un certain nombre de choses", a-t-il ainsi estimé. "Je rencontrerai Nicolas Hulot. Nous discuterons. Quand on a la volonté d’avancer, on peut y


arriver. Je n'ai pas d'a priori", a-t-il expliqué. Ajoutant qu'il ne fallait pas "avoir de vision idéologique". 


 L'élu du Cantal a ainsi pris comme exemple les prochains Etats généraux de l'alimentation pour démontrer qu'il était possible de s'entendre avec le ministre de la Transition écologique et


solidaire, Nicolas Hulot : "Qu'est-ce qui peut nous séparer ? Je souhaite que les Français aient une alimentation de la meilleure qualité possible, qu'elle provienne, dans la mesure du


possible, de producteurs français. Pourquoi Nicolas Hulot serait en désaccord avec ces objectifs-là ?"


Jacques Mézard a réaffirmé qu'il était "pour" la construction de l'aéroport de  Notre-Dames-des-Landes. "Je suis un homme de droit, rappelle-t-il. Je suis un juriste. Lorsque que depuis des


années les décisions de justice vont dans le même sens, lorsqu'il y a eu une consultation qui a donné un résultat sur le terrain, je crois en tant qu'homme de droit, attaché aux


institutions, qu'il convient d'en tirer les conclusions."


Élu du Parti radical de gauche, l’homme se distingue, dans un gouvernement marqué par la présence de nombreux profils de droite, notamment à l’Economie. Faut-il y voir un signal ? Oui, selon


lui : la présence d'"hommes venant de la sensibilité de droite à l'économie, c'est effectivement un signal, analyse-t-il. Mais l'évolution politique de ce pays justifie que l'on tente cette


expérience."


"Il y a une volonté d'avoir sur le plan économique un message plus libéral. Est-ce que le fait de dire qu'on va dans sens plus libéral en matière économique est systématiquement une


politique de droite ? Ça ne veut pas dire qu'on rejette les sensibilités qui sont les nôtres", a ajouté l'élu du Cantal, soutien des premières heures d'Emmanuel Macron lors de la campagne.


 "Je suis convaincu qu'on peut y arriver et que l'urgence de la situation, l'évolution politique de ce pays, justifie que l'on tente cette expérience", a-t-il expliqué. L’homme met en garde 


: "Si nous ne sommes pas capables de constituer une équipe gouvernementale qui permet de rassembler des hommes de sensibilités diverses, hors extrêmes, je crois que cela finira mal."


"Je crois que globalement les trois quinquennats que nous avons vécus ont laissé un champ de ruines politiques", regrette-t-il, associant par-là François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques


Chirac. Ces trois séquences ont été marquées, selon lui, par "un certain nombre de propositions et d'actes qui ont pu être positifs" mais qui, globalement, pour des raisons différentes,


"ont amené la France dans une situation psychologique extrêmement difficile."