Droits de douane: trump signe le décret portant à 50% la surtaxe douanière sur l'acier et l'aluminium


Droits de douane: trump signe le décret portant à 50% la surtaxe douanière sur l'acier et l'aluminium

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La surtaxation de 25% des importations d'acier et d'aluminium par les États-Unis était entré en vigueur mi-mars. Il s'agissait d'une des premières décisions en la matière


de la part de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Le président américain Donald Trump a signé mardi 3 juin le décret faisant passer de 25% à 50% les droits de douane imposés


aux importations d'acier et d'aluminium, deux secteurs considérés comme stratégiques et que le locataire de la Maison Blanche souhaite protéger. Le décret précise que la nouvelle


surtaxe entrera en vigueur mercredi, à 00H01 heure locale (18 heures environ, heure française). "J'ai estimé qu'il était nécessaire d'augmenter les droits de douane sur


l'acier et l'aluminium afin d'ajuster les importations (...) pour s'assurer qu'elles ne mettront pas en péril la sécurité nationale", est-il détaillé dans le


décret. "LUTTER CONTRE L'EXCÈS DE PRODUCTION BON MARCHÉ" Selon le président américain, "ces nouveaux droits de douane seront plus efficaces pour lutter contre


l'excès de production bon marché provenant des pays étrangers qui vient miner la compétitivité des industries de l'acier et de l'aluminium des États-Unis". "Même si


les droits de douane imposés jusqu'ici ont apporté un soutien essentiel aux prix sur le marché américain, ils n'ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un


taux d'utilisation des capacités de production qui soit suffisant pour leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale", a justifié également le texte du décret. La


surtaxation de 25% des importations d'acier et d'aluminium par les États-Unis était entré en vigueur mi-mars. Il s'agissait d'une des premières décisions en la matière


de la part de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Le président américain a profité vendredi d'une visite dans une usine sidérurgique en Pennsylvanie (est) pour annoncer


le doublement des droits de douane sur ces métaux, assurant que "nos industries de l'acier et de l'aluminium vont être plus fortes que jamais". DES NOUVELLES TAXES QUI


"SAPENT LES EFFORTS EN COURS" Avant le passage de la surtaxe à 50%, le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis en acier et aluminium, a estimé que ces droits de douane étaient


"illégaux et injustifiés". Le Canada, premier fournisseur des États-Unis pour ces produits, AVAIT DÉPOSÉ UNE PLAINTE LE 13 MARS devant l'Organisation mondiale du Commerce


(OMC) contre la première vague de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Le pays estimait alors que ces mesures "sont incompatibles avec les obligations des


États-Unis" en matière de commerce international, avait précisé l'OMC. Les États-Unis importaient en 2024 environ la moitié de l'acier et de l'aluminium utilisés dans le


pays. Le ministre de l'Economie mexicain, Marcelo Ebrard, a pour sa part indiqué que son pays demanderait vendredi à en être exempté, dénonçant des mesures "absurdes". Le


Mexique envoie 80% de ses exportations aux Etats-Unis. La Commission européenne avait réagi samedi, regrettant "vivement" ces nouvelles taxes qui "sapent les efforts en cours


pour parvenir à une solution négociée" avec les États-Unis. L'acier et l'aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec


l'entrée en vigueur d'une surtaxe de 25% le 12 mars, dans la volonté affichée d'inciter aux investissements dans le pays. Et ces droits de douane sectoriels, appliqués


également à l'automobile avant de s'étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semiconducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de


justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction. Une nouvelle poussée de fièvre tarifaire qui intervient alors que le représentant de la Maison Blanche au Commerce


(USTR), Jamieson Greer, doit rencontrer le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, en marge d'une réunion de l'Organisation de coopération et de développement économique


(OCDE), qui doit s'achever mercredi. Des discussions crispées, alors que Donald Trump a menacé l'UE de 50% de surtaxe, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi. Et qui


interviennent dans un contexte de fortes tensions, alors que la fin de la pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits "réciproques" est prévue pour le 9


juillet. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé mardi que "l'USTR a envoyé (une) lettre à tous nos partenaires commerciaux pour leur rappeler


amicalement que la date limite approche". "GARDER SON SANG-FROID" Mais l'Europe s'est d'ores et déjà dite prête à répliquer en cas de hausse des droits de


douane la ciblant spécifiquement. En marge de la réunion à l'OCDE, M. Greer a de son côté annoncé qu'il allait rencontrer ses homologues vietnamien et malaisien. Une réunion des


représentants au Commerce du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) a aussi lieu mercredi à 7H00 (heure locale) à la représentation canadienne de


l'OCDE, à moins de deux semaines d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du 15 au 17 juin dans les Rocheuses canadiennes. "Nous devons parvenir à des solutions


négociées et ce, le plus rapidement possible, car le temps presse", a affirmé mardi la ministre allemande de l'économie, Katherina Reiche, en marge de cette conférence. "Il


faut garder son sang-froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n'est dans l'intérêt de personne, à commencer par l'économie américaine", a


dit le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, également en marge de la réunion à l'OCDE. L'institution prévoit désormais un fort ralentissement de la


croissance américaine cette année en raison des assauts douaniers de Trump, attendue à 1,6% contre 2,4% avant l'arrivée du milliardaire à la Maison Blanche. Et l'incertitude


pourrait continuer à peser sur l'économie mondiale, alors que le président américain a accusé la semaine dernière Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de désescalade


signé mi-mai à Genève (Suisse) et menaçant de relancer la guerre commerciale. En cause, selon Washington, l'approbation au ralenti des exportations de métaux rares vers les Etats-Unis.


Mais les négociations "progressent bien" a assuré lundi le secrétaire adjoint au Trésor, Michael Faulkender. Sur le même sujet La Maison Blanche a assuré mardi que Donald Trump


espérait échanger avec son homologue chinois Xi Jinping, "probablement cette semaine". I.H avec AFP