De "mourir peut attendre" à "ballerina": ana de armas, nouvelle figure féminine du film d'action
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Après avoir brillé dans des blockbusters comme _Mourir peut attendre_ et _À couteaux tirés_, la comédienne cubaine s'offre le rôle principal de _Ballerina_, le nouveau spin-off de la
saga _John Wick, _en salles ce mercredi 4 juin. Des telenovelas espagnoles aux plus grandes productions hollywoodiennes, Ana de Armas s'est imposée ces dernières années comme l’une des
étoiles montantes du cinéma d’action. Après avoir marqué les esprits dans _Mourir peut attendre_ ou dans _À couteaux tirés_, la comédienne cubaine, qui a quitté La Havane pour l'Espagne
à 18 ans avant de s'installer à Los Angeles, s'offre le premier rôle de _Ballerina_, spin-off au féminin de la saga John Wick, en salles ce mercredi 4 avril. Retour sur son
ascension hors norme. [embedded content] UNE ENFANCE MARQUÉE PAR LA PÉRIODE SPÉCIALE À CUBA Rien ne prédestinait Ana de Armas au cinéma. Née à La Havane d'une mère en charge des
ressources humaines au ministère de l’Éducation et d'un père tantôt directeur de banque, d'école, professeur et adjoint au maire, la future actrice grandit dans un milieu bien loin
des tapis rouge et des paillettes d'Hollywood. Enfant, Ana de Armas vit chez ses grands-parents et reçoit une fois par semaine la visite de ses parents et de son frère qui habitent
dans la ville balnéaire de Santa Cruz del Norte. Son enfance est notamment marquée par la Période Spéciale, terrible crise économique qui ravage Cuba au début des années 90, après la chute
de l'URSS. En interview, elle raconte ainsi avoir vécu des périodes de rationnement alimentaire ainsi que des coupures d'électricité fréquentes. > "Nous vivions sans luxe,
avec le strict nécessaire, juste de quoi > manger tous les jours et aller à la plage l'été", expliquait-elle > en 2019 dans l'édition espagnole du magazine Vanity Fair.
Mais la comédienne assure n'avoir jamais été privée de rien grâce au soutien sans faille de ses parents "très travailleurs et pleins d'abnégation". "Grâce à la
franchise de mes parents, j'étais toujours consciente de ce que nous pouvions et ne pouvions pas avoir. Mon frère et moi sortions dans la rue et jouions comme des fous. J'avais
beaucoup de liberté", se souvient-elle. PAS D'ACCÈS À INTERNET NI DE LECTEUR DVD Pendant son enfance, Ana de Armas pas non plus d'accès à Internet, ni de lecteur DVD. Seul
divertissement autorisé: 20 minutes de dessins animés le samedi et le cinéma le dimanche matin. "D'une certaine manière, ça rendait le moment encore plus spécial. On avait si peu
de temps pour regarder quelque chose. On savait qu'il fallait faire ses devoirs et aider à nettoyer la maison à temps pour regarder notre film. Quand on arrivait enfin devant la télé,
on ne voulait pas être dérangé", confiait-elle au média Net à Porter en 2020. C'est chez son voisin que l'adolescente se prend de passion pour le cinéma. Fascinée par les
long-métrages qu'elle visionne, la jeune Ana s'amuse à apprendre par cœur les répliques de certaines scènes pour les rejouer devant son miroir. À 12 ans, elle découvre ainsi sa
vocation: devenir actrice. > "Si je regardais un film à la télévision et que je voyais une > scène qui me plaisait, peu m'importait que ce soit un homme ou une > femme, je
courais vers le miroir et je l'imitais", affirme l'actrice > auprès du média espagnol La Vanguardia. "Un jour, je regardais un film, je crois que c'était
'Matilda', et en rentrant, j'ai rejoué le film en entier à mon frère, qui ne l'avait pas vu. J'imitais toujours les scènes les plus émouvantes des films que
j'aimais", ajoute-t-elle. MADRID AVEC 200 EUROS EN POCHE Plus motivée que jamais à devenir comédienne, Ana de Armas rejoint à l'âge de 14 ans le Théâtre national de Cuba à La
Havane, où elle se rend chaque jour en auto-stop pour suivre ses cours. Puis, à 18 ans, elle s'envole pour Madrid avant la fin de ses études "avec 200 euros en poche" afin de
poursuivre son rêve. "Techniquement, je n'ai pas terminé l'école, j'ai dû partir avant de présenter mon mémoire de fin d'études. J'avais 18 ans et j'ai
senti que le moment était venu de passer à autre chose", précise l'actrice au média On Cuba. > "Je suis partie avec 200 euros en poche, que j'avais économisés >
grâce au dernier film que j'avais réalisé à Cuba, 'El edén > perdido', et j'ai dit à mes parents que je reviendrais quand je > n'aurais plus
d'argent", poursuit-elle. "Bien sûr, cela ne s'est pas produit. Mon argent s'est épuisé en une semaine et je ne suis pas rentrée. Heureusement, tout s'est très
bien passé pour moi et j'ai travaillé sans relâche pendant les huit années que j'ai passées en Espagne", ajoute la comédienne. En Espagne, Ana de Armas tourne ses premiers
long-métrages. Elle joue notamment dans le drame romantique _Una rosa de Francia_ en 2006 et dans la comédie _Mentiras y gordas_. À la télévision, elle est choisie pour jouer Carolina Leal
Solís dans _El Internado_, un feuilleton pour ados qui se déroule dans un pensionnat. [embedded content] Cette série, populaire en Espagne, permet à Ana de Armas de se faire un nom dans le
milieu. Après un court séjour à New York pour apprendre l'anglais, elle décroche un rôle dans la série _Hispania, la leyenda_ et dans le film d'horreur _El callejón_ d'Antonio
Trashorras. Mais, malgré son succès en Espagne, la comédienne vise plus haut et s'envole pour Los Angeles en 2014. "Je voulais autre chose. Je voulais être dans un endroit où
j'avais plus d'opportunités. L'Espagne était en pleine crise et les films qui y étaient tournés ne me motivaient pas. C'est pourquoi je suis allée à Hollywood",
précise Ana de Armas auprès du média espagnol LA VANGUARDIA. DÉBUT DE CARRIÈRE À LOS ANGELES À Los Angeles, Ana de Armas repart de zéro pour construire sa carrière. Mais avant de se
précipiter vers les castings, la comédienne fait le choix stratégique de perfectionner son anglais, refusant d’être cantonnée aux rôles stéréotypés de femmes latinos. C'est en apprenant
ses répliques phonétiquement qu'Ana de Armas décroche en 2015 son premier rôle dans un film américain, le thriller psychologique _Knock Knock_ d'Eli Roth, où elle partage
l’affiche avec Keanu Reeves. [embedded content] Ce dernier, devenu par la suite son mentor, l’invite à jouer en espagnol dans le thriller _Suspicions_ (2016), qu’il produit et dans lequel il
tient un rôle. La même année, la comédienne fait également une apparition remarquée dans la comédie dramatique _War Dogs_ de Todd Phillips. Si le succès commence peu à peu à lui tendre les
bras, Ana de Armas se heurte rapidement aux clichés: on ne lui propose que des rôles de femmes fatales latinos, cantonnées à être jolies et sexys. Elle parvient cependant à en sortir, et
joue en 2017 dans le film de science-fiction _Blade Runner 2049_ de Denis Villeneuve, incarnant Joi, la compagne virtuelle de Ryan Gosling. > "C'est l'un des rôles les plus
difficiles que j'ai eus en tant > qu'actrice jusqu'à présent", confiait-elle au média Flaunt en > 2023. "Son personnage est très complexe. C'est une
femme très > forte, mais aussi très émotive et très joyeuse, comme son nom > l'indique". BRISER LES STÉRÉOTYPES DU FILM D’ACTION Bien que secondaire, ce personnage va
toutefois ouvrir à Ana de Armas les portes d'Hollywood. En 2019, le grand public la retrouve dans le thriller policier américain _À couteaux tirés_ aux côtés de Daniel Craig, film pour
lequel elle sera nommé au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie. La consécration arrive deux ans plus tard lorsqu'elle est choisie pour être la
prochaine James Bond Girl dans _Mourir peut attendre. _Un rôle que le réalisateur, Cary Joji Fukunaga, lui a écrit sur mesure. Elle y incarne une James Bond Girl loin des clichés de la
potiche, une véritable héroïne d'action. Déterminée à renverser les stéréotypes du film d’action, Ana de Armas franchit une nouvelle étape de sa carrière en 2022 et décroche un rôle
dans la superproduction Netflix _The Gray Man_, aux côtés de stars telles que Ryan Gosling et Chris Evans. Elle confirme son ascension la même année avec _Blonde_, biopic controversé de
Marilyn Monroe réalisé par Andrew Dominik, dans lequel elle incarne la célèbre actrice américaine, qui lui a valu une nomination aux Oscars. [embedded content] Mais, ce mercredi 4 juin, Ana
de Armas passe un nouveau cap dans son ascension. À l'affiche de _Ballerina_, spin-off de la saga John Wick portée par Keanu Reeves, la comédienne incarne Eve Macarro, une jeune
criminelle traumatisée par la mort de son père, décidée à se venger. Un rôle, pour lequel elle s'est entraînée sans relâche pour faire elle-même ses cascades, sans doublure. >
"C'était un niveau de discipline que je ne connaissais pas. Avant > le tournage, ça a été trois, quatre mois d'entraînement tous les > jours, presque comme une athlète.
Ça a été beaucoup de boulot > avec mon entraîneur, avec l'équipe de cascadeurs. Il a fallu > apprendre le maniement des armes et chorégraphier les combats. Il > ne fallait rien
lâcher", assure l'actrice au micro de BFMTV. Avec _Ballerina_, Ana de Armas ne se contente plus d'être au second plan ou de jouer des personnages clichés. Elle s’impose
désormais comme une véritable héroïne badass, prête à écrire sa propre histoire dans le cinéma d'action. Carla Loridan