Procès weinstein: "quand c'est non, c'est non", lance la procureure lors de son réquisitoire final
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Le nouveau procès de Harvey Weinstein, après l'annulation du premier, touche à sa fin à New York. "Quand c'est non, c'est non !", a lancé mercredi 5 juin la
procureure en concluant son réquisitoire final au procès à New York de l'ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein, pour convaincre les jurés que les victimes avaient bien été
"violées" par l'ex-roi d'Hollywood, une affaire devenue un symbole de la vague #MeToo. "Il a violé trois femmes, elles ont toutes dit !", a encore martelé la
procureure Nicole Blumberg, qui est longuement revenue sur chacun des trois épisodes au cœur du dossier pour démontrer au jury qu'Harvey Weinstein avait "tout le pouvoir",
"tout le contrôle" sur les victimes présumées et qu'il doit être déclaré coupable. > "L'accusé pensait que la loi ne s'appliquait pas à lui, il est >
temps de lui faire savoir", a-t-elle ajouté, avant de conclure : > "dites-lui ce qu'il sait déjà, qu'il est coupable des trois > crimes". La défense assure au
contraire que le fondateur et ancien patron des studios Miramax n'a eu que des relations sexuelles consenties avec les trois accusatrices, dans une logique de "promotion
canapé" où elles cherchaient à le séduire pour percer dans l'univers du spectacle. "Nous ne sommes pas ici pour faire la police de la chambre à coucher, tant que ne s'y
déroule pas un viol", a rétorqué la procureure. La dernière plaidoirie de la défense et le dernier réquisitoire de l'accusation ont conclu mardi et mercredi six semaines de débats
lors de ce nouveau procès du roi déchu du cinéma indépendant, plus de sept ans après le début de cette affaire emblématique du mouvement #MeToo. Le juge Curtis Farber a indiqué qu'il
donnerait ses instructions aux jurés ce jeudi 5 juin au matin, dernière étape avant qu'ils se retirent à huis clos pour délibérer. PREMIER PROCÈS ANNULÉ Devant la cour pénale de
Manhattan, le jury devra décider si le roi déchu du cinéma indépendant, accusé par des dizaines de femmes d'être un prédateur sexuel, s'est rendu coupable d'agressions
sexuelles en 2006 sur l'ancienne assistante de production Miriam Haley et l'ex-mannequin Kaja Sokola, et de viol en 2013 sur l'aspirante actrice Jessica Mann, trois femmes qui
ont témoigné à visage découvert, parfois pendant plusieurs jours. Dans les trois cas, Harvey Weinstein est accusé de leur avoir imposé une relation sexuelle par la force. Le fondateur des
studios Miramax, producteur de films culte comme _Pulp Fiction_ et de succès comme _Shakespeare in Love_, avait été condamné en 2020 à 23 ans de prison pour les faits concernant Miriam Haley
et Jessica Mann, lors d'un procès retentissant qui symbolisait à l'époque une victoire pour le mouvement #MeToo contre les violences sexuelles. Mais l'année dernière, la cour
d'appel de New York avait annulé ce procès, parce que d'autres victimes présumées avaient pu témoigner aux débats et raconter des agressions pour lesquelles Harvey Weinstein
n'était pas inculpé. Le procès s'est donc rejoué devant la cour pénale de Manhattan, où l'ancien producteur, âgé de 73 ans, a comparu, diminué par de nombreux problèmes de
santé, le teint pâle et en chaise roulante. Il est toujours détenu en raison d'une autre condamnation pour crimes sexuels en Californie. "TRAUMATISME" Harvey Weinstein
n'a pas pris la parole à son procès, qui portait aussi sur une nouvelle inculpation d'agression sexuelle contre l'ancien mannequin polonaise Kaja Sokola, quand elle avait 19
ans. Ses avocats ont, eux, tenté tout au long des débats d'attaquer la crédibilité des trois accusatrices, des "femmes qui ont eu leurs rêves (de carrière) brisés" et qui
auraient menti pour obtenir de l'argent d'Harvey Weinstein, le "pécheur originel du mouvement #MeToo", a ironisé son avocat, Arthur Aidala. Ce dernier a notamment insisté
sur le fait que les victimes ont toutes continué à fréquenter Harvey Weinstein après les violences dont elles l'accusent. "Elles savaient qu'il fallait rester de son
côté" et ont préféré "enterrer leur traumatisme" pour ne pas subir de représailles d'un homme tout-puissant à Hollywood, a justifié la procureure Nicole Blumberg. Mais
quand, en octobre 2017, des enquêtes du New York Times et du New Yorker ont révélé que de nombreuses femmes l'accusaient, "elles n'étaient plus seules", a-t-elle ajouté.
B.P. avec AFP