Accords de coopération, mercosur, guerre à gaza: macron recoit lula pour une visite d'état de deux jours
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À quelques mois de la COP organisée au Brésil en novembre, Lula sera accueilli ce jeudi 5 juin aux Invalides puis à l'Élysée. Il s'agit de la première visite d'État en France
d'un président brésilien depuis 2012. "Cher Lula, on écrit la suite?". Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, puissante voix des pays du "Sud global",
entame ce jeudi 5 juin une visite d'État de deux jours en France au cours de laquelle seront abordés les crises internationales ainsi que l'accord de libre-échange entre l'UE
et le Mercosur, auquel Paris est fermement opposé. Il s'agit de la première visite d'État en France d'un président brésilien depuis 2012, et elle intervient à quelques mois de
la COP ORGANISÉE PAR LE BRÉSIL en novembre prochain. Lula sera accueilli avec une cérémonie aux Invalides, avant un déjeuner de travail à l'Élysée avec le président français Emmanuel
Macron, suivi d'un dîner d'État dans la soirée. Les deux hommes entretiennent des relations chaleureuses, malgré les différends. • UNE DOUZAINE D'ACCORDS DE COOPÉRATION La
visite de Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, vise selon le président brésilien à "renforcer" les liens stratégiques entre les deux pays. Une
douzaine d'accords de coopération dans les domaines de l'environnement, de la technologie, de la défense, de l'énergie et de la santé devraient être signés. Dans le contexte
mondial mouvementé, marqué notamment par les surtaxes douanières imposées par le président américain Donald Trump à ses partenaires, et par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient,
"il est d'autant plus important de retrouver des convergences avec le Brésil, un grand État émergent" qui assure cette année la présidence tournante du bloc des Brics, a
souligné l'Élysée. • UN NOUVEL ÉLAN POUR UNE SOLUTION POLITIQUE AU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN? La France compte notamment sur la mobilisation du Brésil, qui a reconnu l'État
palestinien en 2010, pour peser sur l'issue de la conférence organisée par la France et l'Arabie saoudite à l'ONU mi-juin, visant à redonner un élan à une solution politique
au conflit israélo-palestinien. > "Il n'y aura pas de paix tant que qu'on n'aura pas conscience que le > peuple palestinien a droit à son État", a déclaré Lula
mardi, > quelques heures avant son départ pour Paris. "C'est justement en raison des souffrances du peuple juif dans son histoire que le gouvernement d'Israël devrait
traiter le peuple palestinien avec humanisme et bon sens", a ajouté le président brésilien, qualifiant l'offensive israélienne à Gaza de "génocide", comme il l'avait
déjà fait à plusieurs reprises par le passé. • "L'ÉTAT DU DOSSIER" UKRAINIEN PRÉSENTÉ Concernant l'Ukraine, la France "compte présenter au président Lula
l'état du dossier", avec "une partie agressée qui est prête à la paix, et une autre partie, l'agresseur, qui refuse toute proposition de paix ou de dialogue". Le
Brésil, qui préside actuellement le groupe des pays émergents des BRICS, continue d'entretenir de bonnes relations avec la Russie et Lula était à Moscou le 9 mai pour les commémorations
de la victoire contre l'Allemagne nazie, où il a été reçu par le président russe Vladimir Poutine. • L'ACCORD DU MERCOSUR EN TOILE DE FOND L'accord de libre échange entre
l'UE et des pays d'Amérique latine sera en toile de fond de la visite de Lula en France. Cet accord avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay doit permettre à
l'UE d'exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l'entrée de viandes, sucre, riz, miel ou soja sud-américains. Paris s'oppose à
cet accord "dans sa forme actuelle", contrairement à d'autres pays européens comme l'Allemagne ou l'Espagne. À la veille du début de la visite du président
brésilien, des députés français ont réuni mercredi plusieurs filières agricoles à l'Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l'accord. Jean-François Guihard, président de
l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev), a notamment appelé Emmanuel Macron à être "extrêmement ferme" face au président brésilien "pour dire que cet accord
n'est pas possible". Mais en pleine guerre commerciale avec les États-Unis, "il y a un nouveau contexte international" qui devrait pousser en faveur de l'accord,
selon la diplomatie brésilienne. Après sa visite à Paris, le président brésilien participera le 8 juin à un sommet économique à Monaco, puis sera à Nice le 9 avec le président Macron pour
l'ouverture de la conférence de l'ONU sur les océans. E.R. avec AFP