Attentat raciste de Puget-sur-Argens: le récit du périple meurtrier du suspect Christophe B.


Attentat raciste de Puget-sur-Argens: le récit du périple meurtrier du suspect Christophe B.

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Attentat raciste de Puget-sur-Argens: le récit du périple meurtrier du suspect Christophe B.Le samedi 31 mai, la ville de Puget-sur-Argens a été le théâtre d'un attentat


raciste laissant la commune dans la stupeur. Durant la soirée, Christophe B., un riverain, est sorti de chez lui et a abattu son voisin Hichem Miraoui avant de blesser un autre homme.


Le 05/06 à 17h51

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Une haine des étrangers qui se termine en attentat. Dans le Var, le beau temps était présent, ce samedi 31 mai, et beaucoup d'habitants en profitaient pour s'adonner à des barbecues entre


amis.


C'est le cas de Christophe B., 53 ans, habitant de Puget-sur-Argens, qui passe la journée avec sa femme et un couple d'amis. Un moment agréable où les convives rigolent et profitent du


moment. Une scène presque banale pour un week-end ensoleillé dans le Var.


"Il était bourré, ça c'est sûr, il avait des propos qui partaient dans tous les sens. On a beaucoup rigolé. On a pleuré de rire. Il était égal à lui-même", explique à BFMTV, Alexandra,


l'hôte du barbecue et une amie de Christophe B.


Une ambiance festive qui pourtant laissera place plus tard dans la soirée à l'horreur et l'effroi.

Excédé par la présence d'étrangers


Vers 19 heures, l'homme et sa femme rentrent chez eux. Une fois dans son domicile, Christophe B. change de comportement. Selon sa compagne, son mari présentait un état d'énervement


important. Tireur sportif, il sort des armes qu’il possède et tire, une première fois, à l’intérieur du domicile sans viser personne.


Au même moment à proximité, des voisins de Christophe B d'origine étrangère organisent une fête. Depuis quelque temps, la tension est forte entre l'homme et eux. D'après les informations de


BFM Toulon Var, l'épouse du suspect avait affirmé que celui-ci était excédé par la présence d'étrangers dans le lotissement.


L'état d'énervement de Christophe B. passe un nouveau stade lorsqu'il décide de sortir de chez lui. Il monte dans sa voiture et croise son voisin Hichem Miroui. Christophe B. tire cinq fois


et abat le ressortissant tunisien de 53 ans.

De nouveaux tirs


Non loin de là, vers 22h30, Akif, jeune kurde de 25 ans, entend les coups de feu depuis chez lui. "En tirant le rideau, j'ai vu que trois balles avaient été tirées en direction de notre


fenêtre", explique-t-il à BFMTV.


Pour Christophe B., qui n'a pas quitté son véhicule et qui a rechargé son arme, la mort de Hichem n'est pas la fin de son périple sanglant. "Il m'a vu, il a commencé à rouler vers moi en


voiture. Il m'a coincé contre le mur, je lui ai demandé 'il y a un problème mon ami?' Quand j'ai vu l'arme, j'ai crié 'non, non non!'", poursuit Akif qui au moment des tirs est accompagné


d'Ibrahim, un autre ressortissant d'origine Kurde.


À cet instant, Christophe B. appuie sur la gâchette. "Il a tiré à quatre reprises, sans rien dire", se rappelle Akif. Deux de ces tirs transpercent la main du jeune Kurde. Celui-ci est


seulement blessé et parvient à s'enfuir, malgré des tirs en sa direction. "Ses balles visaient ma tête", précise le natif de Turquie. Ibrahim réussit, quant à lui, à se cacher dans un studio


et à éviter les tirs.


Christophe B. prend ensuite la fuite à bord de son véhicule, laissant derrière lui un mort, un blessé, et des témoins en état de choc.


Après des échanges avec le négociateur du GIGN, Christophe B. est interpellé le 1er juin 2025 à 5h10 à Puget-sur-Argens, sur un barrage tenu par les militaires de la gendarmerie de la BTA de


la commune, de la BR de Draguignan, du PSIG de Draguignan ainsi que de l’antenne du GIGN à Orange, et placé en garde à vue. Plusieurs armes seront retrouvées dans le véhicule.

"Français


réveillez-vous"


Derrière cette attaque, semble se dessiner un attentat aux motivations racistes. Une haine des étrangers qui aurait transformé, un chaudronnier, sans emploi, et inconnu des services de


police, en un tueur déterminé.


Depuis plusieurs années, Christophe B. était l'auteur sur les réseaux sociaux de très nombreuses publications portant sur le terrorisme, les étrangers, l'ultra-droite et ciblant le laxisme


des instances gouvernementales françaises.


Avant son périple meurtrier, le suspect a diffusé sur son compte Facebook une vidéo pour le moins équivoque. Sur les images, selon le parquet antiterroriste, Christophe B. appelle les


Français à "se réveiller". "(...) allez les chercher là où ils sont (les étrangers NDRL)".


Dans la vidéo, l'homme fait aussi "allégeance au bleu blanc rouge" et annonce son intention de dire "stop aux islamistes et de faire "Un petit carton déjà rien qu’en sortant de chez [lui],


tous les sans-papiers".


Juste après l'assassinat, entre 22h30 et 5 heures du matin, Christophe B. tourne et diffuse sur Facebook quatre autres vidéos où il revendique "avoir dégommé les 2-3 merdes qui étaient près


de chez (lui NDLR)", en ajoutant qu’il ne s’agissait que d’un début. ensuite, annonçant son probable décès imminent, il salue sa femme et ses proches.

Le suspect mis en examen


Selon le Pnat, l'homme "tenait des propos de nature à encourager son auditoire à d’autres passages à l’acte violents, en poursuivant le même objectif".


"Il a déjà eu des propos racistes mais pas extrémistes. C'était raciste. Ce n'est pas un terroriste. Ce n'est pas un raciste pur et dur. Enfin, on ne le voit pas tuer sciemment quelqu'un


parce qu'il est Tunisien. Lui, c'est les immigrés en général", assure à BFMTV, Alexandra, l'amie de Christophe.B.


Le suspect a été mis en examen, ce jeudi 5 juin, pour notamment "'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion", a


appris BFMTV.


À ce chef s'ajoute celui de "tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion". Il a été placé en détention


provisoire.


"Dans le cadre de sa garde à vue, si Christophe B. reconnaît la matérialité des faits, il conteste toute motivation raciste à ses actes, ainsi que toute intention terroriste", indique le


Pnat.


Du côté de la famille du défunt, la mort de Hichem laisse un immense vide couplé à une grande douleur. Des marches blanches en sa mémoire sont prévues, ce dimanche 8 juin, à Marseille et à


Puget-sur-Argens.


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