Les faire-part de naissance des lieux culturels du Grand Paris en 2017


Les faire-part de naissance des lieux culturels du Grand Paris en 2017

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Prenez d’un côté une ancienne manufacture d’œillets, ces anneaux qui servent à faire passer les lacets, de l’autre un théâtre, celui des Quartiers d’Ivry, mélangez et vous obtenez le futur


Centre dramatique national (CDN) du Val-de-Marne. Fermés en 1985, les lieux n’en sont pas à leur première reconversion. Charmé, un investisseur y avait déjà fait fleurir un projet culturel.


Il faut dire que ces murs ne laissent pas indifférent. « De l’extérieur, c’est comme une petite Cartoucherie et à l’intérieur, c’est beau comme les Bouffes du Nord », résume Elisabeth


Chailloux, codirectrice de ce futur CDN qui abritera une grande salle de 397 places, une plus petite de 80 places ainsi qu’un centre d’art contemporain. L’inauguration est prévue ce week-end


tandis que le premier spectacle, Antigone, du metteur en scène Adel Hakim, est programmé du 5 au 15 janvier. « On espère que l’esthétique du lieu inspirera des écritures scéniques », confie


Elisabeth Chailloux.   


Infos pratiques : Centre dramatique national du Val-de-Marne, 1 place Pierre Gosnat, Ivry-sur-Seine (94). Ouverture au public ce week-end, samedi et dimanche. Plus d’infos sur


www.theatre-quartiers-ivry.com


 


Pendant longtemps, l’île Seguin à Boulogne s’est cherché un avenir. Après la fermeture des usines Renault en 1992, qui y avaient élu domicile à la fin des années 1920, ce grand paquebot de


terre flottait tel un fantôme sur la Seine. Après les avaries rencontrées par le projet de musée d’art contemporain du milliardaire François Pinault, qui sombra définitivement en 2005, il


fallut trouver un autre cap. Finalement, c’est une Cité musicale qui verra le jour en avril 2017. Confiée à l’architecte japonais Shigeru Ban, prix Pritzker 2014 et à qui l’on doit entre


autres le Centre Pompidou – Metz, la bâtisse promet d’être belle. Elle abritera un auditorium de 1.100 places dédié à la musique classique ainsi qu’une grande salle de 4.000 à 6.000 places


pour les concerts plus forts en décibels. A cela s’ajoutera un pôle d’enregistrement, des salles de répét, des espaces pour manger un morceau ainsi que des commerces à vocation culturelle.


Le tout sur plus de 2 hectares. Quant à l’artistique, les rênes en seront confiées à Jean-Luc Choplin, l’actuel directeur du théâtre du Châtelet.


Infos pratiques : La Seine musicale, île Seguin, 65 pont Renault, Boulogne-Billancourt (92). Plus d’infos sur www.laseinemusicale.com


 


À la fois coffee shop, restaurant bistronomique, « fast good », salle de spectacle, lieu d’exposition, forum citoyen et espace de coworking, Dock B est un condensé du nouvel état d’esprit


soufflant sur Pantin. Installé au rez-de-chaussée des majestueux Magasins généraux, anciens entrepôts des douanes entièrement réhabilités, l’endroit fait corps avec le canal de l’Ourcq tout


proche. Entre les murs épais de Dock B, la décoration est annoncée comme formant un patchwork de mobilier chiné mais pas déglingué, mêlé à des œuvres d’art et des créations de designers


contemporains. L’idée est notamment de servir de vitrine aux créateurs du cru, l’animation et la promotion de la vie locale étant inscrite dans l’ADN des lieux. S’y tiendront d’ailleurs


régulièrement des débats en prise avec les grands sujets de société du moment comme le développement durable ou les libertés. Une grande terrasse a été aménagée sur les quais qui compte déjà


à son actif quelques belles soirées organisées en septembre dernier. On attend la suite…


Infos pratiques : Dock B, 1, place de la Pointe, Pantin (93). Plus d’infos sur Facebook


Au pied de l’Arche de la Défense, la U Arena n’entend pas être un simple stade. Même si l’enceinte de 40.000 places servira d’écrin au Racing 92, le club champion de France de rugby en 2016,


elle a été pensée comme une salle de spectacles modulable capable d’accueillir toutes sortes d’événements. Il faut dire que la quinzaine de matchs de rugby par an n’auraient pas suffi à


rentabiliser l’équipement, dont le coût est estimé à 400 millions d’euros. Un investissement financé principalement par la holding du président du Racing, Jacky Lorenzetti. Pour faire


tourner la boutique tout au long de l’année, il a donc été décidé de coiffer la U Arena d’un toit permanent. De quoi en faire un Bercy géant avec une soixantaine de dates prévues chaque


année et la possibilité d’adapter la jauge en fonction du type de show. A cela s’ajoute des commerces, des bureaux et le plus grand écran d’Europe, d’une surface de 2.200 m2. Une structure


signée par l’architecte Christian de Portzamparc – à qui l’on doit entre autres la Cité de la musique à Paris – et qui figure parmi les sites retenus pour l’organisation des JO en 2024.  


Infos pratiques : U Arena, boulevard Aimé Césaire, Nanterre (92). Plus d’infos sur www.uarena.com


A présent, tous les chemins mènent à Rome. En 2024, ils mèneront à Clichy-sous-Bois (93). Car tout comme la Ville Eternelle, la ville de Seine-Saint-Denis aura elle-aussi sa Villa Médicis,


temple dédié à la culture. « L’idée a germé après les événements de 2005 en banlieue. L’une des préoccupations des élus locaux et de tous les acteurs de terrain était alors de faire en sorte


que ces territoires ne se laissent pas enfermer dans une image négative. La culture est tout de suite apparue comme une manière de faire contre-rumeur, de permettre aux habitants, comme aux


autres, de changer leur regard. D’où l’idée de créer une institution culturelle prestigieuse qui s’inspirerait de la Villa Médicis à Rome« , résume Olivier Meneux, directeur du projet. La


future place forte de la culture dans le 93 s’installera non pas dans un palais de la renaissance mais dans une ancienne tour de bureau rachetée par l’Etat, la tour Utrillo. Là, il s’agira


d’offrir à la fois une résidence pour les artistes ainsi qu’un lieu d’exposition et une salle de spectacle de 450 places, le tout adossé à une gare du métro du Grand Paris. « Ces horizons


lointains,  il est nécessaire de les incarner dès à présent, indique Olivier Meneux. Depuis avril, nous sommes une petite équipe d’une dizaine de personnes sur place et nous avons organisé


en octobre une série de spectacles et de promenades dans l’espace public, « Les temps suspendus ». L’idée est d’établir un dialogue avec le territoire et de partager un peu de poésie,


ensemble. Nous allons reproduire ce type de rendez-vous tous les trimestres (la deuxième édition a lieu en ce moment jusqu’au 17 décembre, Ndlr). Par ailleurs, nous souhaitons accueillir des


artistes et chercheurs dont le rôle sera de questionner ce territoire en mutation qu’est Clichy-Montfermeil et de se frotter aux habitants. Nous prévoyons également d’ouvrir un premier lieu


en 2017 mais la priorité restera toujours le terrain. Nous investirons aussi bien les centres sociaux, que les maisons de retraite et les cours d’immeubles« .