Crise des réfugiés: "J'ai l'impression que je marche derrière eux"
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Elle a encore du mal à en parler sans pleurer. Flora se souvient encore de ce jour de 1999 où des soldats serbes sont rentrés dans sa maison. "Ils nous ont sortis dehors avec tous nos
voisins. on étaient en rang, et puis ils nous ont mis dans un bus. On a tout laissé. La maison, tout. On partait sans savoir ce qui allait se passer".
Flora, sa sœur Zana et leurs parents partent donc pour la Macédoine et ses camps de réfugiés. Après deux jours, la famille monte à bord d'un hélicoptère de l'armée française. Direction Rouen
où des associations leur donnent de quoi survivre. Depuis les deux sœurs ont refait leur vie. Elles se sont mariées et ont eu des enfants. Aujourd'hui elles vivent à Belfort tout près l'une
de l'autre et tout près de leur mère mais la guerre n'est jamais loin dans leur tête: "parfois je me souviens et j'ai envie d'hurler, de pleurer. je pense tout le temps à ça. Ça part pas de
ma tête. On peut pas effacer ça. On a vécu une guerre horrible".
Les images des réfugiés aujourd'hui font resurgir les souvenirs bien plus encore. Elles ne peuvent s'empêcher de se mettre à leur place. Pour Zana: "ça fait mal de les voir aujourd'hui. Si
on peut les aider c'est bien parce qu'on a vécu la guerre et c'est horrible" et Flora ajoute: "j'y pense tout le temps. Quand je regarde les infos je me mets à leur place. Il faut trouver
une solution pour que les enfants arrêtent de mourir"