Santé dans le gers : réunion de crise autour du futur hôpital de lombez


Santé dans le gers : réunion de crise autour du futur hôpital de lombez

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l'essentiel Le maire de Lombez a convoqué un conseil de surveillance extraordinaire. Les élus locaux et l’ARS attendent du directeur un échéancier pour le futur hôpital et la rénovation


de l’Ehpad. La pression ne retombe pas à Lombez sur le front de la santé. Jean-Pierre Cot, le maire de la commune et président du conseil de surveillance de l’hôpital, a convoqué une


réunion extraordinaire la semaine dernière. Les réponses de la direction de l’hôpital, en charge de la construction d’un futur établissement de santé et de la rénovation de l’Ehpad existant,


ne satisfont toujours pas les élus. Jean-Pierre Cot tire à nouveau la sonnette d’alarme. « J’ai convoqué ce conseil extraordinaire pour qu’on fasse un point précis d’avancement. Il y avait


trop de non-dits sur ce projet. » Selon le maire de Lombez, l’ARS a adressé un courrier qui correspond à « un cadre bien défini afin de donner le pas pour que ce dossier avance, et que le


plan d’aide à investissement provisionné soit sauvegardé », à savoir 10 millions d’euros de subventions. Un accompagnement est également mis en place pour aider à affiner les orientations


stratégiques du volet sanitaire. La réunion a mis en évidence, selon le maire, « la non-avancée du projet », et la crainte de perdre l’ensemble des aides. Une crainte partagée par le maire


de Samatan, présent lui aussi : Hervé Lefebvre considère ce futur établissement comme essentiel pour le territoire. « La lettre de l’ARS avance que le dossier soumis par la direction


présente un certain nombre d’interrogations autour du périmètre du projet, de son articulation avec les autres structures hospitalières du territoire, et de la trajectoire financière. À mes


yeux, si on reste dans le domaine médical, on peut s’interroger sur le pronostic du projet ! » EXPLICATIONS DE SÉMANTIQUE Pour Hervé Lefebvre, l’ARS a adressé une lettre de recadrage. La


direction de l’hôpital de Lombez y voit une lettre de méthodologie. « Ce courrier rappelle des jalons qui ne sont pas propres au projet d’Ehpad, et invite l’établissement à entamer la


procédure de réhabilitation », déclare le directeur. « Mais dans le temps qui nous reste, on n’a pas le droit à l’erreur, s’étrangle le maire de Samatan. Le dossier complet doit être déposé


au printemps 2024. L’ARS exige un début des travaux au plus tard fin 2025. Le délégué gersois de l’ARS a expliqué que, compte tenu des aléas, il fallait quasiment planifier les travaux fin


2024 pour assurer les délais. » L’élu a peu apprécié de découvrir que le diagnostic de territoire, qui définit les besoins à couvrir par le futur équipement, ne serait achevé que fin 2023 ou


début 2024. « Comment être sûr de déposer un dossier au printemps 2024 sans cet élément ? » "TEMPS VOLONTARISTE" Les syndicats présents à la réunion, « ne comprennent plus rien ».


« Le directeur répète qu’il va être dans les temps, mais la lettre de l’ARS dit le contraire », glisse un responsable FO. Face aux critiques, le directeur de l’hôpital n’affiche aucune


inquiétude. « Ce conseil a permis de mettre en commun l’actualité de notre gestion de projet, explique Jean-Claude Thieule. La priorité est de décliner le projet de l’Ehpad, avant le volet


sanitaire. » La question des délais relève selon lui des crédits Ségur, « assortis d’un calendrier qui s’impose à tous les établissements. Pour l’Ehpad, le démarrage des travaux doit se


faire avant la fin 2025, avec la possibilité d’un avenant jusqu’à fin 2026. » Sur le travail de diagnostic préalable, il distingue deux procédures : le sanitaire et le médico-social, qui


suivent des règles différentes. « Nous retenons ce mois-ci, pour l’Ehpad, l’assistant à maîtrise d’ouvrage, qui accompagnera le programme. Il sera accompagné d’un cabinet de consultants, sur


une réflexion de “l’Ehpad de demain”. Cela a commencé en septembre. » Pour les financements de l’Ehpad, le directeur proposera d’ici la fin de l’année au conseil départemental un PPI, un


plan pluriannuel d’investissement. « L’évaluation était autour de 17 M€, nous allons remettre ces éléments au travail. » Le futur hôpital, lui, « n’a pas de contraintes de calendrier », son


coût était évalué en novembre 2022 à 19 M€, et « devra être affiné. » Le directeur, qui entend mener ce 2e projet en parallèle de celui de l’Ehpad, admet toutefois qu’il va falloir « avancer


dans un temps volontariste pour que les 2 projets soient satisfaits ». Jean-Pierre Cot, lui, est surtout volontaire pour que ça bouge : « C’est à la direction de bâtir le projet. Les élus


sont là pour appuyer et soutenir, mais la direction est le chef d’orchestre. Aujourd’hui, on a le terrain, la rédaction de quelques projets, mais l’ARS a tapé du poing sur la table. Il faut


que tout le monde se mette au travail. Il y a véritable urgence. »