De la cohésion nationale à la parole des témoins et des familles : 60 ans de guerre d’Algérie à la télévision | la revue des médias
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Une famille réunie à Paris le 23 avril 1961, pendant la guerre d'Algérie, pour écouter l'allocution radio-télévisée du général De Gaulle.
Mais rassurer, c’est aussi inscrire le parcours de certaines personnalités dans un récit dont la visée correspond aux valeurs du moment. Un récit présent dans la séquence d’un médecin filmé
dans la pénombre dans « Cinq colonnes à la une », une première fois à Alger en avril 1961 (après le putsch des généraux), une seconde en octobre 1962 (à visage découvert), avant le départ de
ce dernier pour la France. La vertu pédagogique de ces deux séquences est indéniable : la vie de ce « médecin d’Alger » est menacée ; il n’a pas d’autre choix que de rejoindre la France
qui, pour sa part, n’a pas d’autre alternative que de l’accueillir. La télévision présente ainsi aux métropolitains les ressorts d’une histoire déchirante à partir d’un cas individuel, plus
à même de faire passer un message collectif de compréhension et d’ouverture…
Pour autant, au fur et à mesure des années, la guerre d’Algérie est non seulement moins présente à la télévision qu’elle ne l’était au sortir de la guerre mais elle l’est aussi selon des
dispositions différentes. C’est par exemple le cas dans des documentaires qui dressent le portrait de grands hommes (le général De Gaulle, le colonel Bigeard, Mendès-France, Camus,
Mauriac…), ou dans des émissions littéraires qui présentent les ouvrages parus sur le sujet. Car, dans les années 1970, le thème de la guerre d’Algérie fait une entrée en force dans la
littérature ou les essais ; la télévision en est le relai. Évocations et souvenirs permettent ainsi à différentes personnalités — plus ou moins connues — d’exprimer de la nostalgie, des
regrets ou de la rancœur, en convoquant des souvenirs privés voire intimes (i.e. Des feux mal éteints, P. Labro, 1967 ; L’Algérie pour mémoire, J. Sutra, 1979 ; Algérie mon amour :
Constantine - 1920-1962, F. Stora, 1978…).
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