Six manières de financer l’audiovisuel public | la revue des médias


Six manières de financer l’audiovisuel public | la revue des médias

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Quelles alternatives au modèle de financement actuel de l’audiovisuel public français ? Du Royaume-Uni au Japon en passant par l’Allemagne et la Chine, tour d’horizon des modèles économiques


des télévisions publiques à travers le monde.


À l’heure où de grands bouleversements s’annoncent au sein de l’audiovisuel public, les observateurs français ont les yeux rivés sur les pays voisins, pour s’inspirer de leurs modes de


financement. En Europe comme ailleurs, l’audiovisuel public repose majoritairement sur un financement mixte, alliant ressources publiques et privées.


Dans le cadre du service public, la redevance se définit par une contribution liée à l’utilisation d’un service dont seuls les usagers doivent s’acquitter. En France, la contribution à


l’audiovisuel public est adossée à la taxe d’habitation et est liée à la détention d’un téléviseur ou d’un dispositif assimilé. En 2017, c’est plus de 3,9 milliards d’euros qui ont été


collectés au titre de la redevance télé, soit 89 % du budget de Radio France et 82 % du budget de France Télévisions. Au Japon, la Nippon Hoso Kyokai (NHK) est financée à 97 % par la


redevance, représentant un montant de près de 5 milliards d’euros. Cette dernière repose sur la signature d’un contrat de réception audiovisuelle, et elle est payée volontairement par les


détenteurs d’un récepteur permettant de recevoir les émissions de la NHK. Selon les chiffres de cette dernière, le taux de foyers s’acquittant de cette contribution (les « contractants »),


serait d’environ 75 %, tandis que 99 % des foyers japonais détiennent au moins un téléviseur. Un record mondial. Ce pourcentage de 75 % est toutefois contesté, de nombreux détenteurs de


téléviseurs échappant à la redevance sans que des sanctions soient prévues le cas échéant. Le reste des recettes de la NHK provient de la vente de ses programmes.


À la différence de la redevance, la taxe est liée à la prestation de service public, indépendamment du fait que le contribuable en ait l’usage. Différents types de taxes coexistent.


Lutter contre l’évasion fiscale et élargir le nombre de contribuables sont également les raisons qui ont motivé la réforme du financement de l’audiovisuel public italien. Depuis 2016,


l’audiovisuel public transalpin est financé par un prélèvement automatique mensuel sur la facture d’électricité des foyers. Désormais, tout foyer qui recourt au service d’un fournisseur


d’électricité est présumé être détenteur d’un appareil en capacité de recevoir, décoder et visualiser le signal numérique terrestre ou satellitaire, justifiant l’acquittement de la taxe. Ce


sont les entreprises de distribution d’électricité qui sont chargées de collecter cette contribution qui s’élève à 100 euros par an.


L’importance des financements privés parmi les ressources de l’audiovisuel public américain fait des États-Unis une exception sur la scène internationale. En tout, ce sont près de 64,2 % des


ressources de l’audiovisuel américain qui proviennent de financements privés. La contribution fédérale au financement du Public Broadcasting Service (PBS) et de la National Public Radio


(NPR) ne représente, elle, que 16,5 % de leurs ressources, soit moins de de 3 euros par habitant, tandis que 19,3 % de celles-ci émanent des impôts prélevés par les États fédérés. La


majorité des fonds de PBS et NPR provient ainsi de financements privés, en vertu du statut hybride de ces groupes audiovisuels, à la fois public et à but non lucratif. Le mécénat


d’entreprise finance ainsi la NPR à hauteur de 22 % et se classe en deuxième position de ses sources de financement. Ce type de participation permet à des entreprises d’être associées à


certaines émissions par le biais de courtes annonces en fin d’émission. Les subventions et contributions institutionnelles (mécènes hors entreprises, fondations philanthropiques…)


représentent, elles, 13 % des ressources de la NPR.


En France, depuis le décret « Tasca » en 1990, les chaînes doivent faire produire une grande majorité de leurs téléfilms et documentaires par des sociétés externes. Ces dernières sont


détentrices d’une grande partie des droits, ce qui prive les chaînes de la capacité à les revendre. Il en est tout autrement au Royaume-Uni. Si la publicité est inexistante sur l’audiovisuel


public britannique et que la redevance représente près de 70 % des ressources de la BBC, une part importante des recettes de la « Beeb » provient de la vente de droits à l’international via


BBC Studios (anciennement BBC Worldwide), puisque les chaînes sont propriétaires des programmes qu’elles produisent. Plus de 50 % des contenus de la BBC sont produits en interne, lui


assurant des recettes commerciales d’autant plus importantes que les programmes de la BBC s’exportent très bien. En 2017, la BBC a perçu 1,337 milliards d’euros grâce à la vente de ses


produits commerciaux, représentant ainsi 23,5% de ses recettes.


La présence de la publicité sur les chaînes de l’audiovisuel public est régulièrement pointée du doigt par les acteurs du privé qui dénoncent une distorsion de concurrence et un empiétement


sur un marché qui leur serait réservé. Ainsi, certains pays comme l’Espagne ont même interdit la publicité sur le service public. Mais rares sont les pays où la publicité est la principale


ressource des chaînes publiques. C’est le cas en Chine qui a supprimé en 1990 les aides étatiques au secteur des médias publics. En 2006, les ressources de la China Central TV (CCTV)


provenaient à 90 % de la publicité. Les ressources publicitaires ne cessent d’augmenter, générant des sommes extrêmement importantes notamment à l’occasion d’événements. En 2010, le Gala du


Nouvel An chinois a ainsi permis de récolter 70 millions d’euros de revenus publicitaires. Conséquence de ce mode de financement : la marchandisation accrue des programmes télévisuels et la


place très importante de la publicité à l’écran.


Au Danemark, une proposition gouvernementale vise à remplacer la redevance audiovisuelle servant à financer la Danish Broadcasting Corporation (DR) par un impôt progressif. À ce jour, la


proposition n’a pas encore été étudiée par le Parlement, et son vote est soumis au maintien de l’alliance politique entre le gouvernement et son appui parlementaire, le Dansk Folkeparti. Si


cette réforme était votée, elle entrerait en vigueur le 1er janvier 2019 et réduirait de 20 % le budget alloué à la DR.


Baisse du désir dans le couple, expériences insolites, deuil d’une relation adultère… Il pilote depuis bientôt quatre ans une rubrique web du quotidien consacrée à la sexualité, après dix


ans d'actualité sportive. 


En tant que journaliste, écrire ou parler d'affaires judiciaires en cours se révèle bien souvent un exercice périlleux.  Procédure judiciaire, champ lexical, anonymat des témoins et des


victimes, Annie Thomas, rédactrice en chef France au sein de l'AFP, explique comment l'Agence France-Presse traite de la justice. 


Les médias ne sont pas le fidèle miroir du monde, ils contribuent à la fabrication de normes structurant la société. Aussi sont-ils au cœur de la représentation du genre et de sa


construction, comme en témoigne ce panorama des stéréotypes véhiculés sur les femmes à la radio et à la télévision.