Freeland veut rassurer les estriens sur les tarifs
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Mme Freeland se rendra d’ailleurs mercredi dans une ferme laitière à Waterville en compagnie de l’ex-ministre et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau. Mme Bibeau fait partie des
26 appuis que compte Mme Freeland au sein du caucus libéral. Son principal adversaire dans la course au leadership pour remplacer Justin Trudeau, Mark Carney, en a deux fois plus, selon une
recension de Radio-Canada. Chrystia Freeland, ex-ministre des Finances du gouvernement fédéral, compte toutefois tabler sur «[s]on expérience» pour ravir la chefferie à M. Carney, ancien
dirigeant des banques du Canada et d’Angleterre, qui se présente lui-même comme un «_outsider_» politique. «Pour défendre le Canada dans ce moment critique, on a besoin de quelqu’un avec de
l’expérience. [Gérer la crise avec les États-Unis] est une _job_ pour un leader politique : ce n’est pas quelque chose sur laquelle un fonctionnaire peut livrer», soutient Mme Freeland dans
une pointe à peine voilée envers M. Carney. En entrevue, elle dit croire que son message pourra résonner dans une région frontalière comme l’Estrie. Elle y rencontrera dans les prochains
jours militants libéraux, gens d’affaires et producteurs agricoles, surtout pour aborder les menaces tarifaires. «Les producteurs laitiers, par exemple, ont des inquiétudes par rapport à la
gestion de l’offre. C’est important pour moi de leur montrer que j'écoute et de les rassurer qu’en tant que première ministre, je continuerai de les défendre», indique Mme Freeland.
Elle compte aussi présenter les «opportunités» que soulève, selon elle, cette crise tarifaire, évoquant notamment le commerce interprovincial. Elle espère voir apparaître un «réel
libre-échange entre les provinces». «VAGUE DE PATRIOTISME» Chrystia Freeland dit observer une «vague de patriotisme» au Canada en réponse aux menaces tarifaires américaines. Elle convient
que celle-ci arrive pile-poil pour la course au leadership de son parti et qu’elle peut en partie expliquer la hausse du Parti libéral du Canada dans les sondages, où il croupissait il y a à
peine quelques semaines. «Bien avant le moment que cette vague s’est lancée, pour moi, c'était clair qu’il fallait s’unifier comme pays. C’est probablement dû au fait que j'étais
le leader de l’effort de notre pays lors du premier mandat de Donald Trump», indique celle qui a en effet mené les négociations pour l’accord de libre-échange entre le Canada, le Mexique et
les États-Unis lors du premier mandat du président américain. Mme Freeland souligne qu'à ses yeux, «une personne dans notre pays qui n’est pas prêt à nous défendre», soit le chef
conservateur Pierre Poilievre. Plusieurs sondages récents montrent une baisse dans l’avance que le Parti conservateur s'était forgée face aux libéraux. Un sondage Léger publié le 11
février place les libéraux à 31 % dans les intentions de vote, une hausse de six points de pourcentage par rapport en janvier, contre 40 % pour les conservateurs, une baisse de trois points
de pourcentage. Des études de Mainstreet (14 février) et Nanos (18 février) soulignent des tendances similaires. Or, les sondages qui mesurent les données selon les différents chefs
potentiels des libéraux montrent constamment que le parti obtient ses meilleures chances avec Mark Carney. La dernière étude de Mainstreet calcule d’ailleurs qu’il pourrait remporter le vote
populaire. Même face à ces chiffres, Mme Freeland demeure «convaincue» qu’elle remportera la course au leadership de son parti, rappelant son expérience comme négociatrice avec
l’administration Trump. Elle confirme d’ailleurs qu’elle sera prête à offrir le poste de ministre des Finances à M. Carney dans un éventuel gouvernement Freeland.