Réduction et réemploi façon coop
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR

Play all audios:

De petit centre de tri situé à Lachute où à ses débuts, en 1996, tout le travail s’effectuait à la main, Tricentris figure aujourd’hui en tête des plus importantes organisations de gestion
des matières résiduelles au Québec. Au fil du temps, deux autres usines – à Terrebonne et Gatineau – ont vu jour, si bien qu’à son apogée, Tricentris traitait le contenu du bac bleu de près
d’un foyer québécois sur trois, et plus de 200 municipalités y envoyaient leurs résidus. Depuis l’entrée en vigueur du plan de modernisation de la collecte sélective, le 1er janvier, il
n’existe cependant plus de contrat entre les municipalités et la coop pour le service de tri. La matière issue des bacs de récupération, maintenant propriété d’Éco Entreprises Québec (ÉEQ),
est désormais répartie par celle-ci pour toute de la province. Comme fournisseur de services auprès d’ÉEQ, la dynamique interne de Tricentris a donc connu des changements. « N’étant plus
propriétaire de la matière que nous recevons et traitons, la responsabilité de trouver des débouchés pour le recyclage et la valorisation relève d’ÉEQ, non plus de nous, précise M. Leckman.
Si cette organisation s’occupe dorénavant de l’industrie, de notre côté, nous nous retrouvons avec des excédents au budget que nous devons réinvestir dans nos communautés. Nous aurions pu
faire une ristourne, mais avons plutôt créé un programme. » REPENSER LE MODÈLE ÉCONOMIQUE MUNICIPAL Au passage, le président de Tricentris rappelle que les surplus générés par la coop,
plutôt que de servir à enrichir des actionnaires ou des PDG, sont retournés aux membres et dans leur collectivité. En adéquation avec sa vision et ses valeurs d’innovation, de bienveillance,
de respect de l’environnement et de coopération, un programme intitulé _S’investir pour des communautés durables_ vient d’être lancé, lequel repense le modèle économique municipal. « Cette
initiative place l’économie au service des gens, et non l’inverse !, commente à son tour le directeur général de Tricentris, Dany Dumont. Offert aux membres de la coopérative, le programme
vise à financier et à mettre en œuvre des projets de développement durable dans leur municipalité. Cela représente plusieurs millions de dollars qui seront injectés dans des actions ayant un
impact positif et qui appuient la croissance et l’engagement collectifs. » En mars, la MRC de La Rivière-du-Nord a signé un contrat d’une durée d’un peu plus de quatre ans et demi avec
Tricentris pour l’opération de l’écocentre régional de Saint-Jérôme, ainsi que les écocentres satellites de Saint-Hippolyte, Sainte-Sophie et Prévost. Seulement pour 2025, en devenant membre
de la coop et en utilisant ses services, la MRC pourra bénéficier d’une somme d’un peu plus d’un million $ provenant du programme _S’investir pour des communautés durables_. D’AUTRES
INITIATIVES PROMETTEUSES À VENIR « Cet été, nous amorçons un projet pilote de collecte en mode électrique. C’est un exemple d’initiative que nous nous apprêtons à réaliser en innovation,
ajoute le directeur général de Tricentris. En partenariat avec l’Institut du véhicule innovant de Saint-Jérôme, nous allons trouver des façons d’arriver à faire des activités de collecte,
mais en réduisant au maximum les gaz à effet de serre. Tout est orienté sur la manière dont nous pourrons gérer le tout… » Lors du dernier Sommet de l’économie sociale, la coopérative a en
outre annoncé un projet inédit en Amérique du Nord. Marquant une nouvelle étape dans son engagement social et environnemental, Tricentris mettra sur pied un premier centre d’achat de
réemploi dédié à des entreprises d’économie sociale. « À terme, nous aurons plus de 80 000 pieds carrés de réemploi. C’est un autre moment fort dans la transition de la coop », conclut le
président. LE SAVIEZ-VOUS ? Au cours des cinq prochaines années, soit la durée des ententes signées entre Tricentris et Éco Entreprises Québec, près de 200 000 tonnes de matière issue des
bacs de récupération seront acheminées annuellement dans l’ensemble des trois centres de tri de la coopérative. PROCHAIN RENDEZ-VOUS LE 21 JUIN _Entrevue et rédaction : Johanne Martin_