Peines minimales: «il y a un décalage entre les images de ces violences et la réalité des faits», selon le procureur général près la cour de cassation


Peines minimales: «il y a un décalage entre les images de ces violences et la réalité des faits», selon le procureur général près la cour de cassation

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«Il faut laisser les juges faire leur travail dans la sérénité», estime Rémy Heitz en réponse à la volonté du gouvernement d’instaurer dans la loi des «peines minimales» après les violences


en marge du sacre du PSG ce week-end en Ligue des champions. Publicité _«Il faut laisser les juges faire leur travail dans la sérénité». _Rémy Heitz, le procureur général près la Cour de


cassation, répond à la volonté du gouvernement d'instaurer dans la loi des _«peines minimales»_ après les violences en marge du sacre du PSG ce week-end en Ligue des champions. _«Je


voudrais quand même m'inscrire en faux, de manière très catégorique, par rapport au prétendu laxisme des juges»_, a ajouté l'un des deux plus hauts magistrats de France, sur 


_France Inter_ . _«Les juges font leur travail. (...) Il y a eu des sanctions, des sanctions individualisées»_. Alors que la grande fête après la victoire du PSG samedi a été assombrie par


de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a proposé mardi de _«faire évoluer radicalement la loi»_ en supprimant notamment les


aménagements de peine obligatoires et le sursis. _«Les juges comprennent et entendent ce besoin de fermeté. Et en l'espèce, les peines qui ont été prononcées ne sont pas des peines


légères»_, a dit Rémy Heitz. DEUX À HUIT MOIS DE PRISON AVEC SURSIS Quatre personnes ont été condamnées lundi soir à des peines de deux à huit mois d'emprisonnement avec sursis,


assorties de 500 euros d'amende, selon le parquet de Paris. Mardi, huit ont été condamnés à des peines de prison, allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt.


_«La difficulté dans ce type d'affaires (...) c'est qu'il y a un décalage très fort entre les images de ces violences vues à la télévision et parfois la réalité des faits que


l'on reproche»_, a expliqué le plus haut magistrat du parquet. _«Ce qu'on juge, c'est une personne, un homme ou une femme qui se trouve dans le box et à qui on impute un fait


ou des faits précis, parfois d'ailleurs avec des difficultés de preuves, parce que les enquêtes sont conduites dans des délais très courts et parfois les preuves sont relativement


légères»_, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Rémy Heitz a souligné que _«la majorité des personnes condamnées à des peines d'emprisonnement avec sursis»_, une peine _«importante»_ selon lui,


_«ne récidivent pas»_, ce qui en fait une sanction _«utile dans quand même beaucoup de situations»_. _«Si l'on __supprime aujourd'hui le sursis_ _, il faut pouvoir le remplacer»_,


a-t-il également rappelé, or _«si on le remplace par des peines d'emprisonnement, là on serait dans une situation (...) totalement impossible»_, faisant notamment référence à la


surpopulation carcérale.