Les ressorts tentaculaires de notre « poulpophilie »


Les ressorts tentaculaires de notre « poulpophilie »

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Dans un sketch célèbre de 1982, Pierre Desproges incarnait le président de l’Association des poulpistes de France, des gens qui aiment se mettre un poulpe sur la tête. Le crâne recouvert


d’une masse visqueuse dont pendaient des tentacules, il énumérait les bienfaits du contact intime avec un animal exceptionnellement intelligent et affectueux. Mais autant à l’époque de


Desproges le poulpiste faisait rire en raison de l’aspect visqueux et peu ragoûtant de sa bestiole fétiche, autant en 2025 le poulpe semble l’objet d’une ferveur sans second degré qui ne


faiblit pas. Loin d’être rebutés par son physique, nombreux sont ceux, stars et anonymes, qui se déclarent fascinés par la bête. Un engouement largement nourri par les médias : après les


prédictions de Paul le Poulpe lors de la Coupe du monde de football de 2010, le céphalopode s’était de nouveau attiré les faveurs du grand public en 2020 avec le succès inattendu du


documentaire _La Sagesse de la pieuvre_. Cette rencontre entre un réalisateur sud-africain et une pieuvre au large du Cap a remporté l’Oscar du meilleur documentaire en 2021 et séduit des


millions de spectateurs. On y voyait le réalisateur, Craig Foster, tomber littéralement amoureux d’un poulpe et renaître à la vie à son contact. Happé par l’intensité de leur relation, le


héros délaissait même progressivement sa famille pour rendre quotidiennement visite à l’animal. La brièveté de l’existence de ce dernier ne faisait que renforcer l’aspect mélodramatique de


cette _love story_ tristement vouée à l’échec. IL VOUS RESTE 76.81% DE CET ARTICLE À LIRE. LA SUITE EST RÉSERVÉE AUX ABONNÉS.