« Ballerina », « Le Répondeur », « Freud, la dernière confession », « Horizonte », « Jardin d’été » : quels films voir au cinéma le 4 juin ?
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L'été sera beau, l'été sera chaud, des salles de la Côte d'Azur à celles de Saint-Malo… On nous pardonnera ce laborieux clin d'œil à un vieux tube d'Éric Charden,
mais il s'agissait surtout d'attirer votre attention sur les très nombreuses sorties estivales, qui, espérons-le, sauveront le box-office de sa torpeur tenace depuis le printemps.
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Cette semaine sonne cependant plutôt comme un tour de chauffe avant que les choses sérieuses ne commencent, à partir du 11 juin. D'ici là, les spectateurs ont rendez-vous, dès ce
mercredi, avec le retour de la franchise d'action _John Wick_, à travers un film spin-off intitulé _Ballerina_. Ana de Armas joue la tueuse à gages de service en lieu et place de Keanu
Reeves et l'on ne perd pas au change.
Les amateurs de rire en salle pourront sans risque jeter un œil à la comédie _Le Répondeur_, le roman éponyme de Luc Blanvillain, où Denis Podalydès incarne un écrivain misanthrope qui
embauche un jeune imitateur pour répondre à sa place au téléphone. Autre adaptation mais cette fois d'une pièce de théâtre : _Freud, la dernière confession_, d'après une œuvre de
Mark St. Germain, imagine une rencontre insolite entre le père fondateur de la psychanalyse moderne et l'auteur du _Monde de Narnia_, respectivement campés à l'écran par Anthony
Hopkins et Matthew Goode.
À LIRE AUSSI COMMENT CANNES EST DEVENUE LA RAMPE DE LANCEMENT DES OSCARSEnfin, deux promesses d'évasion : l'une en Colombie avec _Horizonte_ et son voyage métaphysique,
l'autre au Japon avec une rareté du cinéaste Shinji Sōmai (disparu en 2001), sortie dans son pays en 1994, qui est à découvrir pour la première fois dans les salles françaises – _Jardin
d'été_ ou l'histoire d'amitié inattendue entre trois garçons de 10 ans et un vieil homme solitaire.
Premier long-métrage dérivé de la franchise _John Wick_ lancée en 2014 (et qui a donné lieu jusqu'ici à quatre films et une série télé), _Ballerina_ introduit une nouvelle tueuse
surdouée affiliée à l'énigmatique mafia slave Ruska Roma : Eve Macarro. Formée depuis son enfance à l'école de danse classique et d'assassinats en tous genres de
l'organisation, Ève la ballerine flingueuse-cogneuse part en croisade vengeresse contre les meurtriers de son père, dont elle a retrouvé la trace. [embedded content] Signé Len Wiseman,
ce spin-off est plutôt une bonne surprise et, dans le rôle-titre, la toujours craquante Ana de Armas n'a rien à envier au Keanu Reeves des _John Wick_. Notre critique complète est à
retrouver ici.
Baptiste, imitateur de talent, a bien du mal à joindre les deux bouts. Un jour, il est approché par un célèbre écrivain qui ne supporte plus de répondre au téléphone, encore moins aux mails
et textos de son éditeur, de sa fille, de son ex-femme. Il lui propose un marché rémunéré : répondre à sa place en imitant sa voix, devenir son répondeur en quelque sorte. Comme il se doit,
Baptiste se prend au jeu et développe son personnage plus qu'il ne faut et va compliquer les choses. [embedded content] En adaptant le roman éponyme de Luc Blanvillain, Fabienne Godet
signe une comédie alerte, bon enfant, portée par le jeu opposé de Denis Podalydès – toujours juste – dans le rôle de l'écrivain au caractère pas facile et Salif Cissé dans le rôle du
gars sympa, qui a du bagout et nous régale de ses imitations vocales. Il suffit de se laisser prendre au jeu qui tourne ici au canular grâce à un montage sonore qui mêle les deux voix
syllabe par syllabe.
3 septembre 1939, à la veille de l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne contre l'Allemagne nazie. Exilé à Londres avec sa fille, Anna, le Dr Sigmund Freud, reçoit le Pr Charles
C. Lewis, chrétien revendiqué et auteur du _Monde de Narnia,_ qui souhaite échanger avec lui sur l'existence de Dieu… Sous l'effet de l'âge, de la maladie et de la cocaïne, le
roi de la psychanalyse est devenu un vieillard aigri et capricieux. Leur rencontre tourne vite au duel.
On sait qu'un professeur d'Oxford s'est rendu chez Freud quelque temps avant sa mort mais on ignore son identité. Le dramaturge Mark St. Germain a imaginé leur rencontre et le
réalisateur Matt Brown en a tiré une sorte de huis clos théâtral entre deux grands acteurs : Anthony Hopkins, qui campe un Freud très ressemblant, et Matthew Goode dans le rôle du
professeur, ex-soldat traumatisé par la Première Guerre mondiale.
À LIRE AUSSI POURQUOI LA PSYCHANALYSE SUSCITE-T-ELLE TANT DE HAINE ? Résultat : un échange très bavard, pas toujours compréhensible entre deux intellectuels qui campent sur leurs positions.
Le père de la psychanalyse soutient que la croyance en Dieu est une consolation pour l'homme et une illusion, tandis que le professeur justifie sa conversion au christianisme au nom de
la foi. Entre deux alertes à la bombe sur Londres, des images d'archives et des flash-back, Freud finit par reconnaître l'homosexualité de sa fille jouée par l'actrice
allemande Liv Lisa Fries. Drôle de diversion. On s'éloigne alors de la religion et tout devient confus et laborieux. Dommage pour Anthony Hopkins et pour nous.
On avait quitté César Augusto Acevedo en jeune cinéaste colombien plein de promesses, lauréat d'une Caméra d'or à Cannes en 2015 pour son très beau _La Terre et l'Ombre_. Le
voici de retour dix ans après avec un film très ambitieux et torturé, l'œuvre d'un artiste qui a mûri et regarde avec tristesse la violence du monde. _Horizonte_ a pour personnages
principaux Inès et Basilio, une mère et son fils, en quête du père disparu dans le contexte d'un pays d'Amérique latine éprouvé par une guerre fratricide. Bientôt, on comprend que
l'intrigue se déroule dans une sorte d'entre-deux, le purgatoire peut-être, en tout cas après la mort.
« Si _Horizonte_ se passe dans l'au-delà, c'est aussi pour nous rapprocher de la vie, pour nous reconnecter à elle », explique le cinéaste, qui s'inspire à l'évidence du
cinéma d'Andreï Tarkovski. De fait, malgré la brume qui le baigne, le film n'apparaît jamais désincarné mais au contraire sensible et profondément humain dans les tourments
qu'il dépeint, ceux de Basilio (Claudio Catano), qui porte une lourde culpabilité, et d'Inès, jouée par l'admirable Paulina Garcia (découverte dans _Gloria_ de Sebastián
Lelio). Un beau film grave que l'on porte avec soi longtemps après l'avoir vu.
Sorti dans les salles japonaises au printemps 1994, _Jardin d'été_ (_Natsu no Niwa _en japonais) est l'un des treize films réalisés par l'immense Shinji Sōmai, avant sa
disparition en 2001, à 53 ans. C'est dans le cadre d'une rétrospective consacrée au cinéaste, à la Maison de la culture du Japon à Paris, que le long-métrage bénéficie cette année,
soit plus de trente ans après sa sortie initiale, d'une sortie nationale en France.
Adapté du roman jeunesse _Les Amis _de Kazumi Yumoto, le film suit trois garçons de 10 ans, copains comme cochons, qui s'interrogent sur la mort après les funérailles de la grand-mère
de l'un d'eux. Leur curiosité les pousse à rôder autour d'une maison en ruine, habitée par un vieil homme solitaire dont ils espèrent apercevoir les contours du cadavre. Mais
l'homme est vivant et tisse, au fil des jours, un lien d'amitié inattendu avec le trio.
À LIRE AUSSI QUELLES SONT LES SÉRIES À NE PAS MANQUER EN JUIN ? À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Véritable trésor du patrimoine cinématographique japonais, _Jardin d'été_
creuse pour réveiller les souvenirs enfouis. Le jardin y devient un espace de dialogue, un seuil entre le deuil et les métamorphoses. Shinji Sōmai parvient à épouser la complexité de
l'humain en empruntant le point de vue de l'enfance, capable, dans sa naïveté, de teinter toute chose de la vie de merveilleux et de fantastique. Une œuvre délicate, poétique et
lumineuse.
LES ÉTOILES DU_ POINT_ :✩✩✩✩✩ : NUL ;✭ : MAUVAIS ; ✭✭ : MOYEN ; ✭✭✭ : BIEN ; ✭✭✭✭: EXCELLENT ;✭✭✭✭✭ : EXCEPTIONNEL.