Les fleurs de Bach, 600 euros le litre pour un « remède » à base de Cognac
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR

Play all audios:

LES FLEURS DE BACH, 600 EUROS LE LITRE POUR UN « REMÈDE » À BASE DE COGNAC
Il est toujours navrant de constater à quel point les gens se laissent facilement déborder par leurs émotions. Un jour, ils ont peur ; le lendemain, ils sont tristes, pleurent pour un rien,
se sentent seuls, abandonnés ou n'ont pas confiance en eux.
Recevez notre sélection d’articles issue de notre rubrique Santé ainsi que les Palmarès des hôpitaux et cliniques, dossiers spéciaux, conseils et astuces…
Merci ! Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :
Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.
Le pire vient quand la personne exprime le besoin de confier son mal-être, cherchant une oreille attentive et bienveillante. Il faut alors supporter ses jérémiades, faire mine de compatir à
ses malheurs d'un hochement de tête, lui prendre la main au premier sanglot ou, pire, la serrer dans ses bras quand elle craque pour de bon. Des moments toujours pénibles et surtout
gênants quand la scène se déroule en public, puisqu'il faut, en plus, supporter le regard accusateur des autres.
Alors qu'il existe une solution, un traitement : les Fleurs de Bach. Ces « élixirs floraux », vendus en pharmacie, ont été justement conçus pour contrôler ces emballements de
l'humeur et ainsi s'épargner bien des malaises.
Impossible de rater ces petits flacons compte-gouttes en verre, généralement exposés près de la caisse. Ils contiennent des macérats de pétales de fleurs dilués dans du Cognac. Il suffit de
déposer quelques gouttes sous la langue pour que cela fasse effet. À LIRE AUSSI CE SIGNE ANATOMIQUE QUI TRAHIT LES ACCROS AU TRAVAILCe produit a été inventé dans les années 1920-1930 par
Edward Bach, médecin homéopathe britannique qui considérait que la maladie était le résultat d'un déséquilibre émotionnel. À chaque émotion négative (peur, incertitude,
hypersensibilité…) correspond une fleur capable de restaurer l'équilibre et donner au corps les capacités naturelles d'auto-guérison.
Pour illustrer ce propos, prenons l'exemple d'un cancer du poumon chez une personne tabagique. Pour l'oncologue, la cause est très probablement associée à la consommation de
cigarettes. Dans la logique de Bach, elle se cacherait plutôt dans la tête.
Soigner l'esprit, c'est-à-dire le siège des véritables déterminants, et le mal disparaîtra. Certains, trop habitués aux artifices de la médecine conventionnelle, basée sur les
preuves, pourront trouver cela choquant.
C'est qu'ils sont victimes de blocages émotionnels. Dans le champ des médecines alternatives, il faut avoir les chakras grands ouverts. Pour résumer simplement la pensée du Dr
Edward Bach, disons que la guérison physique doit d'abord passer par une guérison psychologique.
Pour ses recherches, le médecin britannique adopte une stratégie audacieuse consistant à laisser tomber la méthode scientifique pour se fier à son instinct de guérisseur. Il se débarrasse
ainsi d'une démarche d'observations rigoureuses et d'expériences reproductibles qui sont autant d'entraves à la conception de thérapies holistiques et spirituelles.
Son don le guide à travers une flore immense, faite de milliers d'espèces et de sous-espèces odorantes dont chacune pourrait être un Saint Graal. Mais seule la perception immanente sait
faire la distinction. Comme beaucoup de grands savants, Edward Bach teste sur lui ses propres intuitions, n'hésitant pas à traverser tous les états émotionnels pour trouver le moyen de
les soulager. À LIRE AUSSI HOROSCOPE : LA GRANDE SUPERCHERIE ASTROLOGIQUE QUI FAIT DU BIEN
Ce sens du sacrifice le mènera à la découverte de trente-huit élixirs floraux avec chacun sa spécificité et une lecture simple que tout patient comprendra. Par exemple, celui qui est un peu
perdu, indécis, qui a « la sensation de ne pas avoir trouvé un sens à sa vie » optera pour la folle avoine (Wild oat).
S'il vit dans le passé, qu'il a le mal du pays, qu'il regrette les occasions manquées, c'est dans la fleur de chèvrefeuille (Honeysuckle) qu'il trouvera le
réconfort. Ou encore, il n'est pas satisfait de son apparence, a du mal à accepter son corps, mais aimerait tout de même faire une rencontre : la fleur de pommier sauvage (Crab Apple)
lui donnera des ailes.
Pour chaque situation, il y a toujours un élixir qui fait l'affaire ou éventuellement un mélange, quand le cas est plus complexe. Bach a même conçu un remède spécial pour les urgences.
Composée d'une combinaison de cinq fleurs, cette préparation permet, selon ses promoteurs, de faire face à toutes les situations du quotidien comme une angoisse insurmontable juste
avant de prendre l'avion ou un stress envahissant, la veille d'un examen.
Un 39e élixir, donc, véritable panacée à s'auto-administrer sans hésiter, même s'il n'y a aucune raison de s'inquiéter. Mieux vaut prévenir que guérir. Car c'est
aussi ça la force des fleurs de Bach.
Si, à l'évidence, elles ne servent à rien – aucune étude sérieuse n'a démontré la moindre efficacité –, elles ne peuvent pas faire de mal non plus et garantissent un puissant effet
placébo pour une douzaine d'euros le flacon de 20 millilitres, soit 600 euros le litre.
À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Les mauvaises langues diront que c'est un peu cher pour du cognac. Certes, mais quelques gouttes de ce cognac magique rétablissent la joie,
sans les effets secondaires de l'ivresse.
_LA FIÈVRE DU MARDI SOIR, la chronique santé décalée qui manie l'ironie et le sarcasme pour faire passer un petit message sérieux._