Sur la côte d'azur, un village lutte contre la prolifération des pigeons. On vous explique comment


Sur la côte d'azur, un village lutte contre la prolifération des pigeons. On vous explique comment

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Ça roucoule au milieu du village de Saint-Jeannet. Dans la rue du Treillard, les pigeons créent un bruit de fond. Au sol, leur présence se remarque aussi… Sur une porte de la ruelle, une


lettre anonyme est placardée. En titre : _« J’ai honte de ma rue ! »._ La couleur est annoncée. Les propos suivent :_ « Les paroles sont unanimes : “les merdes, les cacas de chiens, les


fientes de pigeons” déclinées en toutes langues, tous accents (...) Ma honte, je la dédie aux représentants de la mairie qui ont abandonné le nettoyage quotidien et la désinfection de notre


rue, qui ne trouvent pas de solution valable pour limiter la prolifération des pigeons. »_ Cette lettre a été affichée par Guy Fabre mais il n’en est pas l’auteur. Voilà 20 ans qu’il vit


dans ce village d’environ 4 000 âmes. _« Ce mot, c’est quelqu’un du village qui était tombé dessus en montagne. Des photocopies ont été faites. Je l’ai mis il y a trois ans. À l’époque,


j’étais exaspéré. Il y avait des fientes partout. Je ne pouvais même pas utiliser ma terrasse à cause des pigeons »_, explique-t-il. Mais ça, c’était avant. _« Je vais l’enlever cette lettre


»_. Guy Fabre, 78 ans, tente de calmer le jeu. _« Depuis, c’est lavé une fois par semaine et la mairie a fait le nécessaire. Les choses avancent dans le bon sens avec notamment la création


du pigeonnier près de l’église. Il faut juste patienter »_, commente le Saint-Jeannois amoureux de son_ « très beau village »_. "PAS LÀ POUR LES ÉRADIQUER" Du côté de la


municipalité, Jean-Michel Sempéré, le maire, présente le projet du _« pigeonnier contraceptif » _qui a vu le jour il y a trois mois, pour un budget d’environ 7 000 euros. Une structure en


bois qui est installée dans le toit de l’église._ « Régulièrement, je voyais des pigeons se nicher tout en haut. On s’est dit pourquoi ne pas optimiser cet endroit, déjà investi, pour eux


»_, commente-t-il. L’élu s’est appuyé sur l’expertise de Bruno Galiana. Lui est colombophile, _« c’est-à-dire que je sélectionne, élève et dresse des pigeons voyageurs qui participent à des


concours de vitesse »_, explique ce comportementaliste des oiseaux. Alors, près du clocher, un espace de 20 m2 est consacré aux pigeons. Ici, environ 120 couples ont construit leur nid


douillet. Leur reproduction est limitée _via_ une stérilisation des œufs. _« Nous ne sommes pas là pour éradiquer les pigeons mais réguler de façon intelligente »_, souligne le maire de


Saint-Jeannet. à ses côtés, Bruno Galiana hoche la tête. Et prend la parole : _« Le tout, toujours dans le bien-être de l’animal »_. Objectif : _« Actuellement, nous avons 1 200 à 1 400


pigeons à Saint-Jeannet, l’idée est de passer à, environ, 300 pigeons en bonne santé. »_ Bruno Galiana a déjà mis la bague à la patte à 80 bestioles adultes. _« Cela nous permet d’établir un


véritable suivi »_, appuie l’expert. La municipalité réfléchit à ouvrir les portes de ce pigeonnier contraceptif au public, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine qui ont lieu


en septembre.