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« La marine israélienne se prépare à l’arrivée du navire de la Freedom Flottilla aux abords de Gaza dans les prochains jours ». Ces paroles glaçantes, envoyées par radio de Tsahal au navire

Madleen ont été dévoilées sur l’instagram de Rima Hassan aujourd’hui. La flottille de la liberté dont il est question est une mission humanitaire ayant pour objectif de « dénoncer le blocus

humanitaire et le génocide en cours, l’impunité dont bénéficie l’Etat d’Israël et de sensibiliser l’opinion mondiale et internationale ». Une initiative courageuse, dans laquelle se sont

notamment engagées Greta Thunberg et Rima Hassan, qui sont toutes deux parmi les principales figures internationales du soutien à la Palestine.

Alors que leur embarcation n’est plus qu’à quelques jours des côtes gazaouies, les menaces à peine voilées de la part de nombreux soutiens d’Israël se sont multipliées, à l’image de Lindsey

Graham, un sénateur républicain proche de Donald Trump : « J’espère que Greta et ses amis savent nager », ou de Arsen Ostrovsky, avocat israélien fervent défenseur du génocide : « Oh,

regardez, la petite djihadiste Greta Thunberg essaie d’entrer à Gaza… Ce serait tellement triste s’il arrivait quelque chose à sa flottille… ».

Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère, alors que comme nous l’écrivions il y a six jours : « les méthodes employées ont pris une toute autre tournure récemment : le 2 mai dernier, un

drone israélien chargé d’explosifs a attaqué un navire transportant 18 personnes et naviguant dans les eaux internationales, au large de Malte, à 2000 kilomètres des côtes d’Israël. Le

voyage de Rima Hassan et Greta Thunberg est aussi une réponse à cette attaque sans précédent. »

Cette escalade verbale contre l’aide humanitaire s’inscrit dans la droite lignée de la situation terrestre à Gaza. Après avoir annoncé et mis à exécution au début du mois de mai une

offensive sans précédent de l’enclave, Tsahal impose une véritable situation de famine et met en scène depuis quelques jours une prétendue aide humanitaire qui consiste en un véritable

dispositif concentrationnaire qui s’accompagne de tueries lors des distributions.

Ce soir vers 22h, Rima Hassan et ses camarades ont annoncé avoir vu plusieurs drones survoler leur embarcation, sans qu’ils puissent déterminer s’il s’agit de drones d’observation ou

d’attaque. Si nous ne disposons pas pour l’heure de plus d’informations, l’objectif semble à minima être d’intimider les passagers du Madleen, en rappelant que Tsahal peut les tuer à tout

moment, alors qu’Israël a procédé à l’exécution par drone de plusieurs centaines de personnes depuis le début du génocide à Gaza.

Face à la fuite en avant génocidaire d’Israël, nous ne pouvons qu’être solidaires de l’initiative très courageuse des 15 membres de la flottille de la liberté visant à briser symboliquement

le blocus de Gaza, bien que nous ne partagions pas l’idée que les puissances impérialistes pourraient mettre fin au génocide. Alors que le nettoyage ethnique total du peuple gazaoui est

chaque jour plus proche, seule la reprise d’un puissant mouvement de solidarité internationale pourra faire reculer les bouchers impérialistes sans lesquels le génocide ne pourrait avoir

lieu. Dans cet objectif, les méthodes et la détermination des étudiants nord-américains qui ont occupé leurs facs l’année dernière, celles des dockers de Tanger, de Fos-sur-Mer ou d’Athènes

qui ont bloqué l’acheminement d’armes vers Israël, ainsi que les puissantes manifestations de masse aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni à l’occasion de la commémoration de la Nakba nous montrent

la voie.