Sous effectif, fermetures de sites : 1 million de courriers en retard dans le Sud-Ouest


Sous effectif, fermetures de sites : 1 million de courriers en retard dans le Sud-Ouest

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La Poste a pour politique depuis plusieurs années de fermer les plateformes, les unes après les autres, pour accélérer les suppressions d’emplois. Ces fermetures sont de véritables plans


sociaux où les nombreux intérimaires sont jetés hors de l’entreprise par la non-reconduction de leurs contrats. Les postiers titulaires sont, eux, soit poussés vers la sortie contre un


chèque, soit mutés sur une autre plateforme, poussant de nombreux postiers à déménager.


Willy, porte-parole de Sud PTT 33 témoigne : « Les collègues de Cestas assuraient déjà le tri des 5 départements de l’Aquitaine et trient désormais deux départements supplémentaires. Suite à


cette intégration, La Poste n’a pas augmenté les effectifs. Sur un an, il y a seulement 4 travailleurs supplémentaires, alors que la plateforme industrielle courrier de Poitiers dont nous


avons repris le boulot comptait 200 collègues. »


Ce problème de sous-effectif n’est pas le seul problème qui fait suite à la prise en charge de ces millions de courriers supplémentaires, comme l’explique Willy : « Il y a aussi le problème


de l’espace, nous n’avons pas la place pour travailler correctement avec tous ces courriers supplémentaires, c’est inadmissible, on ne lâchera rien. »


Une situation scandaleuse, à la fois pour les postiers qui subissent une forte dégradation de leurs conditions de travail et des suppressions d’emplois, mais aussi pour les usagers dont des


centaines de milliers de courriers sont en attente de traitement depuis des semaines.


Un scandale qui fait grand bruit. Des reportages ont été diffusés ces derniers jours sur plusieurs journaux télévisés, alertés par les vidéos postées sur les réseaux sociaux de


l’intersyndicale Sud/CGT.


La réponse de La Poste est cynique. Ces retards ne seraient pas dus à l’organisation de travail et au sous-effectif, mais aux arrêts maladies prétendument très nombreux sur le site et à des


intempéries.


La semaine dernière, La Poste a recruté 25 travailleurs intérimaires à Cestas pour essayer de combler ce retard. Ce recrutement montre la volonté de La Poste de calmer le jeu après la


journée de grève réussie des postiers du site, mais aussi de répondre à la médiatisation du scandale, ainsi que de se couvrir vis-à-vis de ses diverses tutelles et actionnaires (l’État, la


caisse des dépôts, le ministère de l’Économie). Une preuve que la mobilisation des postiers a porté ses fruits, que ce soit par la dénonciation du scandale ou par la grève.


Ce scandale n’est qu’un énième exemple des conséquences de l’ouverture à la privatisation des services publics, qui cherchent désormais davantage à dégager des profits qu’à assurer un


service de qualité aux usagers.


Les travailleurs de La Poste sont les premiers à le constater et à le dénoncer, en opposition au PDG actuel, Philippe Wahl, nommé par son ami et ex-camarade du syndicat étudiant l’UNEF


François Hollande.


Contre ce modèle libéral imposé au service public, nous devons lutter pour une institution postale sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes fin d’assurer un service public sans objectif


de rentabilité. Il faut dénoncer les suppressions d’emplois, les fermetures de bureaux de poste, et la précarisation du travail qui exploite les sans-papiers, et lutter pour , pour un


service public au service de la population et des travailleurs.