Vérif' - se dirige-t-on vers un "tsunami" de cancers, comme l'anticipe un ex-ministre de la santé? | tf1 info
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR

Play all audios:

* À l'Assemblée, Aurélien Rousseau a assuré que les nouveaux cas de cancer étaient amenés à se multiplier à l'avenir. * Nous sommes au devant d'un véritable
"tsunami", a lancé l'ancien ministre de la Santé. * Si ce terme peut être jugé quelque peu excessif, une augmentation des cas s'observe depuis plusieurs décennies et est
amenée à se poursuivre selon les experts. Suivez la couverture complète L'info passée au crible des Vérificateurs Le député socialiste Aurélien Rousseau a révélé (nouvelle fenêtre)
cette semaine être atteint d'un cancer. Prenant la parole dans l'hémicycle, il a appelé le gouvernement à respecter un engagement clair : ne pas restreindre les financements dans
la recherche contre cette maladie. Un enjeu contemporain – le cancer est aujourd'hui la première cause de mortalité prématurée en France – mais aussi pour le futur. Nous allons en effet
devoir faire face à l'avenir à un "tsunami" de nouveaux cas de cancer, a lancé le parlementaire (nouvelle fenêtre). Un terme qui interpelle autant qu'il interroge. UNE
AUGMENTATION CONTINUE ET APPELÉE À SE POURSUIVRE TF1info a échangé avec Eric Solary, vice-président de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. Le mot "tsunami",
estime-t-il, "a été choisi pour marquer les esprits, ce qui a d'ailleurs fonctionné". Le spécialiste souligne que "les analyses épidémiologiques" se montrent
globalement unanimes puisqu'elles prévoient que "les cas de cancers diagnostiqués en France et en Europe devraient continuer à augmenter, d'environ 20% à l'horizon
2040". Il s'agit ici d'un "consensus scientifique", poursuit le spécialiste, qui fait ici référence à un chiffre relayé par la Commission européenne (nouvelle
fenêtre). Cette dernière, qui se base sur les travaux de son centre commun de recherche (CCR), table précisément sur une progression de 21% du nombre de cas au cours des 15 années à venir.
Le terme de "tsunami" ? Il se révèle "probablement trop fort et un brin alarmant", estime pour sa part le Dr Claire Morgand, bien qu'on le voie "apparaître
depuis quelques mois dans la presse". En charge de la direction de l’observation, des sciences des données et de l’évaluation au sein de l'Institut national du cancer, elle estime
qu'il ne faut pas se focaliser sur une "augmentation future", mais plutôt garder à l'esprit que le nombre de cas diagnostiqués suit "une augmentation continue depuis
30 ans", amenée à se poursuivre. Cette hausse, les professionnels de santé la reconnaissent de manière unanime, se préparant à une prise en charge d'un nombre croissant de
patients lors des prochaines décennies. Lire aussi Des chercheurs français mettent au point une classe de molécules contre les cancers métastatiques Eric Solary et Claire Morgand,
lorsqu'on les interroge sur les causes de cette progression des cas, mettent en avant des explications analogues. Les deux experts évoquent ainsi le vieillissement des populations, avec
une incidence directe puisque les cancers surviennent avant tout chez des individus âgés. "L'âge médian d'un diagnostic de cancer est en France de 70 ans chez les hommes et
de 68 ans chez les femmes", note la médecin et épidémiologiste. D'autres facteurs sont aussi incriminés : "tabac, alcool, obésité..." Ou bien encore la sédentarité. Le
représentant de la fondation ARC évoque en parallèle la meilleure prise en charge des patients, qui sont plus nombreux à guérir d'un cancer que par le passé. Des individus qui, pour
certains, sont exposés au risque de développer un autre cancer au cours de leur existence. Eric Solary s'attarde enfin sur "l'augmentation régulière de l'incidence des
cancers dits 'précoces', observés à un âge où il est d'ordinaire peu commun d'être touché". Une tendance "visible depuis les années 1970 et qui se confirme avec
le temps". UN MOUVEMENT OBSERVÉ À TRAVERS LE MONDE La France et l'Europe ne sont pas les seuls territoires touchés. À l'échelle mondiale, le nombre de cas devrait progresser
de 77% à l'horizon 2050, met en garde l'OMS (nouvelle fenêtre). Un écart notable, mais par forcément surprenant : le vieillissement des populations s'est jusqu'à présent
révélé plus marqué sur le Vieux continent, mais cette dynamique va aussi s'observer au sein de pays émergents et plus pauvres. Où les populations sont parfois bien supérieures, ce qui
entraîne de facto un nombre significatif de nouveaux cas diagnostiqués. Alors que de nombreux projets de recherche travaillent sur de nouveaux traitements, les spécialistes constatent que
certains cancers semblent se multiplier plus rapidement que d'autres. Ceux "de la sphère digestive", évoque ainsi Eric Solary. Parmi eux figure celui du pancréas, "que
l'on suit de près", ajoute Claire Morgand. L'experte rappelle que "la survie à cinq ans augmente quel que soit le type de cancer", mais estime qu'il est
indispensable de poursuivre les efforts entrepris pour lutter contre ces maladies. À commencer par les actions de "prévention". Il faut, dit-elle, "encourager les gens à se
dépister", en particulier au sein des classes d'âge qui sont sur le papier les plus exposées. VOUS SOUHAITEZ NOUS POSER DES QUESTIONS OU NOUS SOUMETTRE UNE INFORMATION QUI NE VOUS
PARAÎT PAS FIABLE ? N'HÉSITEZ PAS À NOUS ÉCRIRE À L'ADRESSE [email protected]. RETROUVEZ-NOUS ÉGALEMENT SUR TWITTER : NOTRE ÉQUIPE Y EST PRÉSENTE DERRIÈRE LE COMPTE
@VERIF_TF1LCI. ------------------------- Thomas DESZPOT