Chrysler 300 c 3. 0 crd 218 ch


Chrysler 300 c 3. 0 crd 218 ch

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Comment l'imposante et sensuelle Chrysler 300 C s'est-elle peu à peu imposée sur un segment des routières absolument redoutable ? UN PARI PAS GAGNÉ D'AVANCE Difficile de


s'attaquer au créneau des grandes routières quand on n'est pas allemand. Bien des constructeurs s'y sont cassé les dents. A commencer par le camp tricolore, entre une Peugeot


607 trop scolaire, une Renault Vel Satis trop originale et une Citroën C6 qui court davantage les ministères que les rues. Ce n'est pourtant pas mieux en Italie : l'Alfa 166 a


perdu de sa superbe, quant à la somptueuse Lancia Thesis, son côté trop baroque l'empêche de sortir de la confidentialité. Bref, le contexte ne s'annonce guère porteur. Alors


évidemment, lorsque Chrysler a débarqué chez nous en 2004 avec sa monumentale 300 C, le pari était loin d'être gagné. Pourtant, sans pour autant concurrencer les références allemandes,


cette américaine tient son rang. Pourquoi un tel succès ? ATTENTION LES YEUX ! La 300 C, c'est d'abord une personnalité hors normes et surtout une gueule d'enfer ! Alors que


certains constructeurs ont tenté (en vain) de faire dans l'originalité à tout prix, Chrysler est parvenu à ses fins en mixant un savant cocktail de fantaisie et de tradition made in


USA. La 300 C n'est pas une de ces américaines européanisées comme la Cadillac BLS, elle exhibe fièrement ses gènes à travers sa calandre chromée XXL, ses surfaces vitrées réduites


façon Command Car et ses ailes proéminentes. Imposante, sensuelle et atypique, elle vous décoche une flèche en plein coeur et vous donne furieusement envie de vider votre PEL... Cette


sculpture sur roue a fait de son designer Ralph Gilles une véritable star. Ca vous étonne ? WELCOME ON BOARD... A l'intérieur, la présentation s'avère originale, teintée d'une


pincée de chromes et de quelques détails plutôt sympas. Parmi ceux-ci, notons la montre coincée entre les deux aérateurs centraux, la sellerie cuir ou encore l'éclairage nocturne bleu


des cadrans. En revanche, on est quelque peu déçu par la qualité de certains plastiques (comme les placages un peu toc de la console centrale) qui ne peuvent rivaliser avec les références


allemandes. Malgré tout, les progrès sont évidents et l'ensemble acceptable? si tant est qu'on ferme les yeux sur certains détails d'ergonomie comme la mémorisation des sièges


situés "au diable vauvert" ou une position de conduite un peu haut perchée. Reste que l'habitabilité arrière et le coffre (504 l) restent justes pour une berline de plus de 5


mètres? UN MOTEUR MERCEDES Bon, être une vraie Américaine, ça a son charme, mais pour réussir à se faire une place au soleil en Europe, la 300 C doit se conformer aux standards mécaniques


en vigueur. Mission accomplie? et de belle manière puisque sous le capot siège le V6 Diesel Mercedes qui anime nombre de berlines étoilées. Ses 218 ch se jouent des 1.900 kg bien tassés de


cette 300 C : les performances sont probantes et les reprises toniques, bien aidées par une excellente boîte auto d'origine? allemande, bien sûr ! Douce, réactive, et dotée en sus


d'une sélection manuelle, elle participe activement au plaisir de conduite. Les vibrations moteur enregistrées à mi-régime sont les seules objections de ce bilan mécanique quasi-parfait


: sans être le plus silencieux, ce V6 émet une belle sonorité? pour un Diesel. UN CHÂSSIS DE CLASSE E Le bon parcours de la 300 C continue sur route, où elle n'a rien d'une


Américaine empruntée : elle partage en effet avec la Classe E l'intégralité de ses dessous. Comme référence, il y a pire ! Du coup, cette propulsion bon teint profite d'un


comportement équilibré et efficace. Evidemment, vu sa surcharge pondérale, la 300 C est loin d'être une ballerine : son agilité reste en deçà de celle procurée par sa cousine et ses


suspensions souples engendrent quelques mouvements de caisse. Pour autant, ses prestations routières demeurent au final très correctes, le tout en offrant un confort moelleux qui choie


littéralement ses occupants. Autant de qualités qui font de cette Chrysler une véritable invitation au voyage, d'autant que les consommations restent raisonnables, vu le gabarit de la


bête. LES CLÉS DU SUCCÈS Pour s'offrir une chance face aux indestructibles Audi A6, BMW Série 5 et autre Mercedes Classe E, chaque outsider se doit d'offrir le maximum à moindre


frais. Et à ce petit jeu, la 300 C n'est pas loin d'être la plus convaincante. Affichée à 39.800 ? dans sa version Diesel, elle tient parfaitement sa place face aux 40.100 ?


demandés par une Vel Satis 3.0 dCi et aux 41.100 ? affichés par la 607 V6 HDi? Et nous ne parlons pas des Allemandes, bien plus onéreuses. Ajoutez-y une dotation pléthorique (sièges et


volant électriques, aide au stationnement arrière? ) et complétez l'offre avec un Pack Techno (2.450 ? ) comprenant GPS, chargeur 6 CD et système Audio Boston : vous obtenez une grande


routière bardée de raffinements, aux charmes envoûtants. "Elle est pas belle la vie ?" Jacques Warnery