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Les descendants de la famille du militaire espèrent son entrée au Panthéon, évoquée dès 2006 par Jacques Chirac. L'Élysée indique qu'un "geste" est en cours de réflexion.

Marc Bloch et Robert Badinter vont être prochainement panthéonisés par le chef de l'État, très attaché à la démarche depuis son élection. Après l'attribution d'un grade de

général, Alfred Dreyfus finira-t-il par faire son entrée au Panthéon? Ce lundi 2 juin, la proposition de loi du président des députés Renaissance Gabriel Attal pour élever le capitaine

"au grade de général de brigade" a été votée à l'unanimité. Ce vote, qui avait pour but d'incarner "un acte de réparation" pour achever sa réhabilitation, 130

ans après sa condamnation, a été salué par son arrière-petit fils Michel Dreyfus ce mardi sur RTL. "UN GESTE NÉCESSAIRE" Interrogé sur une éventuelle panthéonisation, il a

également répondu y voir "quelque chose d'important". "C'est une démarche que l'on soutiendra", a encore expliqué son descendant. Le message a bien été

reçu par Emmanuel Macron. > "Depuis longtemps, le président réfléchit à un geste nécessaire > qui rappellera l'actualité du combat des Dreyfusards et des valeurs > du 

Dreyfusisme", explique l'entourage d'Emmanuel Macron à BFMTV, > confirmant une information de RTL. En 1894, l'officier juif Alfred Dreyfus est condamné à la

déportation à perpétuité et à la dégradation militaire pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand, dans un contexte de fort antisémitisme. Il est

alors envoyé sur l'île du Diable, en Guyane. UNE POSSIBILITÉ ÉVOQUÉE DANS LES ANNÉES 2000 Douze ans plus tard, en 1906, il est finalement innocenté et réintègre l'armée française

pour laquelle il combattera pendant la Grande guerre. Mais Alfred Dreyfus n'atteindra jamais le grade qu'il aurait dû atteindre s'il n'avait pas été condamné. Cette

réhabilitation est mal vécue par les milieux antidreyfusards antisémites qui le cibleront notamment lors d'un attentat, le jour du transfert des cendres au Panthéon d'Émile Zola,

auteur de _J'accuse...!_ et farouche défenseur du militaire. Un temps oublié des recherches historiques, la panthéonisation d'Alfred Dreyfus se pose pour la première fois dans les

années 2000 après la parution de l'ouvrage de l'historien Vincent Duclert,_ Alfred Dreyfus. L'honneur d'un patriote_. "UNE CONCLUSION" QUI NE "DEVRAIT PAS

TARDER" Jacques Chirac, le président de la République de l'époque l'avait envisagé avant de faire marche arrière, préférant une cérémonie nationale pour commémorer le

centenaire de la réhabilitation de ce capitaine juif alsacien. Parmi les arguments avancés par le chef de l'État de l'époque, il y avait notamment la position de certains

historiens qui jugeait qu'Albert Dreyfus était une victime et n'avait pas à ce titre sa place aux côtés des grands hommes qui ont représenté la Nation. Mais la donne va peut-être

bientôt changer. > "La conclusion de cette réflexion ne devrait pas tarder", nous > indique ainsi l'Élysée. UN PRÉSIDENT ATTACHÉ AUX PANTHÉONISATIONS Dès 2019, le

président avait appelé à l'attribution du grade de général à Albert Dreyfus, jugeant cependant que c'était "sans doute à l'institution militaire, dans un dialogue avec

les représentants du peuple français" de le faire. Plusieurs voix appelent désormais à accélérer et à faire finalement entrer le militaire au Panthéon à l'instar de

l'ex-ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, désormais député PS-Place publique. Depuis 2017, Emmanuel Macron a panthéonisé Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker et Missak

Manouchian, avec à chaque fois une mise en scène des valeurs politiques et morales dont le chef de l'État se réclame. L'ancien garde des Sceaux Robert Badinter et l'historien

Marc Bloch vont y faire respectivement leur entrée le 9 octobre prochain et le 16 juin 2026. François Hollande n'a procédé qu'à quatre cérémonies de ce type et Nicolas Sarkozy

zéro. Marie-Pierre Bourgeois