Le sps libère deux prévenus... Par erreur
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Les deux prévenus dont les dossiers ne sont pas liés ont comparu à partir du poste de police, vendredi dernier, à la suite de leur arrestation. La juge a ordonné leur détention, mais les
policiers ont tout de même libéré les individus. Ainsi, deux prévenus ont passé respectivement quatre et cinq jours en cavale... sans le vouloir. Le premier est revenu au palais de justice
mardi et le deuxième a fait la même chose mercredi. S’ils auraient dû arriver les menottes aux poignets, ils sont finalement entrés par la grande porte. L’individu qui s’est présenté à la
cour mercredi est accusé d’avoir commis des voies de fait et d’avoir séquestré un octogénaire de sa famille. L’autre est quant à lui accusé de bris de conditions de remise en liberté et
d’entrave à la justice. Dans une déclaration écrite, le Service de police de Sherbrooke a confirmé avoir ouvert une «enquête administrative» pour valider les informations. PRÉCISION Après la
diffusion de l'article, le Service de police de Sherbrooke a voulu préciser qu'à titre d'exemple, quelque 1800 personnes ont passé dans leurs cellules en 2024. «SITUATION
PARTICULIÈRE ET PROBLÉMATIQUE» Pour le juge qui siégeait en salle à volume au palais de justice de Sherbrooke mercredi, la situation est «particulière et problématique». Le magistrat a dû
expliquer que le document qu’il avait entre les mains était un mandat de renvoi, ordonnant aux policiers de le conduire à la prison commune et aux agents correctionnels de le ramener au
palais de justice le 4 juin. «Je vous confirme que tout a été fait dans les règles de l’art du côté de la cour. Il y a eu une situation particulière et problématique au Service de police de
Sherbrooke. Maintenant, la situation est revenue en ordre pour moi», a-t-il déclaré à l’accusé mécontent. «Il semble que ce soit une erreur humaine, a indiqué le juge. Quelqu’un a fait une
erreur et vous a libéré par mégarde. On m’a assuré que cette situation n’arriverait plus. J’ose l’espérer.» «L’ordonnance de la juge était claire et les greffes ont fait les papiers de la
bonne façon. Vous n’auriez pas dû être remis en liberté», a expliqué à l’accusé le juge Gagnon. Le prévenu, visiblement irrité, a fait savoir son mécontentement. > «Je comprends que c’est
frustrant. Je suis aussi frustré que > vous, pour différentes raisons.» > — Juge Benoit Gagnon L’avocate de l’accusé qui a subi son enquête sur remise en liberté mercredi, Me Mélissa
Gilbert, partage l’avis du juge. En entrevue avec _La Tribune_, celle qui pratique depuis 2001 n’avait jamais vu une situation de la sorte. «Ç’a apporté beaucoup de confusion pour mon
client, qui fort heureusement s’est présenté en cour. Il comprenait mal qu’on soit rendu à l’étape de l’enquête sur remise en liberté. Il ne s’attendait pas du tout à retourner en prison. Il
tentait de relire les documents et voulait comprendre.» «Ç’a été compliqué de faire comprendre à l’individu, avec les limitations et les problématiques qu’il a, qu’il aurait dû rester
détenu.» L’avocate espère que cette situation ne se reproduira pas. «Ça rend mal à l’aise les procureurs de la poursuite, de la défense et les juges», assure-t-elle. La Couronne a refusé de
commenter la situation, mercredi après-midi, référant _La Tribune_ au porte-parole du SPS. ENQUÊTES SUR REMISES EN LIBERTÉ L’homme accusé de crimes violents contre l’octogénaire a finalement
subi son enquête sur remise en liberté devant le juge Gagnon après avoir été pris en charge par les constables spéciaux, puis par la détention. Bien qu’il n’ait pas tenté de contacter la
victime durant son séjour en liberté, le juge Gagnon a décidé de le renvoyer derrière les barreaux. «Je ne peux pas avoir confiance en vous, car tout votre passé me démontre que vous ne
pouvez pas respecter de conditions», a-t-il indiqué. L’autre prévenu, qui s’est quant à lui fait repasser les menottes aux poignets mardi devait aussi subir son enquête sur remise en liberté
mercredi. Cette dernière a finalement été reportée à vendredi.