Violences lors du match psg-inter : que risquent les émeutiers?
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VIOLENCES LORS DU MATCH PSG-INTER : QUE RISQUENT LES ÉMEUTIERS ? Les violences qui ont suivi la victoire du PSG en Ligue des champions ont été marquées par de nombreuses dégradations et
agressions sur l’ensemble du territoire. Au total, plus de 560 interpellations et 307 gardes à vue ont été recensées en France. Publicité Une nuit de fête et de violence. Samedi, la capitale
a été marquée par de nombreuses émeutes à la suite de la victoire écrasante du PSG face à l’Inter Milan (5-0). Au total, 563 interpellations ont eu lieu en France avec 307 gardes à vue. À
Paris, près de 491 individus ont été interpellés et 254 d’entre eux ont été placés en garde à vue. Ce lundi, trois comparutions immédiates _«en lien avec la célébration de la finale de la
ligue des champions»_ devaient se tenir en début d’après-midi, indique le parquet dans un communiqué qui ajoute que les prévenus sont suspectés d’avoir tiré des mortiers en direction des
forces de l’ordre. _«Il n’a pas encore été rendu compte de l’intégralité des gardes à vue décidées dans la nuit du 1er au 2 juin»_, précise toutefois le parquet. Qu’en est-il du reste des
mis en cause et que risquent-ils pour les faits qui leurs sont reprochés ? DÉGRADATION OU DESTRUCTION DE BIENS MATÉRIELS À Paris, sur les 254 gardes à vue, 202 individus majeurs ont été
présentés aux magistrats de permanence, détaille le parquet qui précise que 51 procédures ont été classées sans suite_, «du fait de l’absence d’infraction suffisamment caractérisée pour la
quasi-intégralité d’entre elles». _Deux personnes ont été remises en liberté dans le cadre de la poursuite de l’enquête en préliminaire, seize suspects sont convoqués devant le délégué du
procureur aux fins de versement d’une contribution citoyenne, seize individus se verront notifier une ordonnance pénale pour notamment des faits d’outrage à personne dépositaire de
l’autorité publique. Enfin, 13 personnes ont été conduites au tribunal en vue de leur déferrement ce lundi : la plupart seront présentées à un délégué du procureur, détaille le parquet de
Paris. 104 gardes à vue ont ainsi été prolongées ce dimanche. Parmi ces individus, certains d’entre eux seront certainement jugés pour _«dégradation ou destruction de biens matériels»_,
explique au _Figaro _Me May Sarah Vogelhut, avocate pénaliste au barreau de Paris. Les faits de voitures incendiées entrent notamment dans cette catégorie. Les suspects risquent, pour une
peine simple, deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende maximum. Toutefois, ces condamnations peuvent s’alourdir par le jeu des «circonstances aggravantes». _«On distingue plusieurs
formes de circonstances aggravantes_, poursuit Me May Sarah Vogelhut. _Il y a une circonstance aggravante pour des faits commis en réunion, avec armes, pour les personnes qui cachent leur
visage… »_, déroule l’avocate. S’il existait une seule circonstance aggravante, la peine s’élèverait alors 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende maximum. Si une deuxième
circonstance aggravante est retenue, la condamnation monte à 7 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. À noter que seules deux circonstances aggravantes peuvent être énoncées par le
tribunal concernant les faits de dégradation. COCKTAILS MOLOTOV ET AGRESSIONS CONTRE LES POLICIERS Si certains fans du PSG se sont «contentés» d’exprimer leur joie en cassant des voitures et
en brisant les vitres de certains établissements, d’autres individus sont allés plus loin en utilisant notamment des produits incendiaires. Selon Me May Sarah Vogelhut, certains suspects
pourraient être mis en cause pour _«détention de produits dangereux». _Cela concernerait notamment les personnes ayant fait usage de cocktails molotov. Pour ces faits, les mis en cause
risquent 3 ans d’emprisonnement 45.000 euros d’amende. En parallèle, plusieurs émeutiers n’ont pas hésité à s’en prendre aux riverains mais également pompiers et aux forces de l’ordre. Ces
personnes seront alors mises en cause pour «violences volontaires» et la condamnation variera en fonction du nombre d’ITT délivré à la victime. Par exemple, si un médecin délivre une ITT
inférieure ou égale à huit jours, la peine encourue est de 3 ans et 45.000 euros d’amende, lorsque ces violences n’ont pas été commises sur des personnes dépositaires de l’autorité publique,
précise Me May Sarah Vogelhut. _«Encore une fois, il ne faut pas oublier les circonstances aggravantes. Certains émeutiers étaient armés, d’autres cagoulés... l’addition va monter très vite
!»_, souligne la pénaliste. Lorsque ces violences ont toutefois été commises contre des policiers, la peine passe alors de 3 à 5 années de prison lorsque l’ITT est inférieure ou égale à 8
jours. Si le nombre d’ITT délivré est supérieur à 8 jours, alors la peine augmentera aussi. VOL AVEC EFFRACTION ET MISE EN DANGER D’AUTRUI À cette liste d’infractions supposées, s’ajoute
également celle du vol avec effraction. Pour ces faits, les individus risquent 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Encore une fois, ces peines peuvent varier : pour ces
faits-là, trois circonstances aggravantes peuvent être prononcées au maximum. La troisième s’élevant à une peine de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. Enfin, pour Me May
Sarah Vogelhut, il est possible que certains prévenus soient également mis en cause pour «mise en danger d’autrui». La condamnation s’élève alors à 1 an d’emprisonnement et 15.000 euros
d’amende. Selon le parquet, les comptes rendus de la nuit de samedi à dimanche se poursuivent. D’autres affaires pourront être annoncées au cours de la journée.