Paris-Saclay Summit 2025 : rendez-vous avec les grands noms de la science
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Réunir, le temps de deux journées, les esprits les plus brillants du XXIe siècle, telle est l’ambition de la deuxième édition du Paris-Saclay Summit Choose Science, qui se tiendra les
mercredi 12 et jeudi 13 février au sein de l’EDF Lab. Gratuit et ouvert à tous, cet événement s’impose comme un rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui façonnent l’avenir de la
science. Chercheurs de renommée internationale, entrepreneurs visionnaires, décideurs influents, mais aussi étudiants, citoyens engagés et responsables politiques se réuniront pour débattre
des grands défis de notre époque.
Le programme promet une véritable effervescence intellectuelle, rythmée par des rencontres exceptionnelles. Parmi les intervenants, on retrouvera des figures emblématiques comme les Prix
Nobel Alain Aspect, Michel Mayor et Pierre Agostini, mais aussi des pionniers de l’intelligence artificielle et des chercheurs de premier plan tels qu’Edith Heard, lauréate de la médaille
d’or 2024 du CNRS, ou encore Cordelia Schmid, récipiendaire du prix de l’inventeur européen 2024. Tous viendront partager leurs idées novatrices et leurs visions audacieuses pour l’avenir.
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Mais numériser le patrimoine est indispensable pour établir et même prédire la déterrioration des oeuvres », explique l'enseignante-chercheuse. « Si on avait photographié les tombes de
la Vallée des Rois dès qu'on l'a découverte il y a 120 ans, et qu'on les avait régulièrement photographiées, on aurait aujourd'hui une meilleure idée de ce à quoi ressemblaient les
peintures originelles », raconte celle qui, pendant 3 ans, s'est attelé avec une équipe d'autres chercheurs à reconstituer numériquement les couleurs originelles de la tapisserie de Bayeux
(70 mètres de long !) « L'IA nous a beaucoup aidé dans cette tâche ». Autre exemple : « en numérisant les parois de la grotte de Chauvet, on peut analyser en laboratoire celles qui ne sont
pas accessibles humainement. » La réalité augmentée permet ensuite d'approfondir l'expérience du public. « Cela fait 20 ans qu'on imagine la réalité augmentée dans les musées, se souvient
Xavier Rey. Mais on n'avait pas la technologie pour la mettre en place. Aujourd'hui, les évolutions technologiques nous permettent de faire beaucoup plus. » Exemple : le public peut voir les
couleurs originelles des tombes égyptiennes, aujourd'hui disparues.
« Rien n'empêche les Gafam, la Chine, le Japon ou un autre pays de reproduire numériquement la grotte Chauvet et de vous proposer de la visiter moyennant de l'argent », reconnait Maguy
Jaber.
« La BnF est la première bibliothèque au monde en nombre de documents numérisés, avec 11 millions de documents », explique Gilles Pécout. L'IA est déjà inscrite comme feuille de route
de modernisation de la BnF.
Maguy Jaber : enseignante-chercheuse au Laboratoire d'archéologie moléculaire et structurale, Xavier Rey, directeur du Musée national d'art moderne, et Gilles Pécout, historien,
président de la Bibliothèque nationale de France
« Si demain on nous donne un ordinateur quantique, à part les applications en cryptographie, on ne sera pas trop quoi en faire, reconnaît Gilles Brassard. L'ordinateur quantique n'est
pas un ordinateur qui va plus vite qu'un ordinateur classique. C'est une tout autre chose qu'un ordinateur classique. »
« Si je pouvais lire l'avenir des découvertes scientifiques 50 ans en avance, imagine Alain Aspect, la question la plus importante pour moi serait : a-t-on réussi à développer un
ordinateur quantique qui ne fasse pas un grand nombre d'erreur ? Il n'est pas certain que l'on y arrive un jour. Si nous n'y arrivons pas, nous c'est que peut-être nous aurons, par cet
échec, découvert une nouvelle loi de la nature. »
« Je m'adresse aux jeunes présents dans cette salle : si vous souhaitez travailler sur un sujet de recherche qui sera porteur à l'avenir, intéressez-vous à la mémoire quantique, a
indiqué le Prix Nobel de physique 2022 Alain Aspect. Je pense que nous ferons des découvertes intéressantes dans les années à venir. »
️ « Einstein a été visionnaire mais il n’a pas tout à fait raison. Les expériences ont montré qu’il n’y a pas d’interprétation raisonnable. »️ Alain Aspect, @alain_aspect, lauréat du prix
Nobel de physique 2022.#ParisSaclaySummit #ChooseScience #Physique pic.twitter.com/OA7T5DgmPg
Avec Alain Aspect, prix Nobel de physique 2022, professeur à l’Institut d’optique Graduate School – Université Paris-Saclay, professeur à l’École Polytechnique – Institut Polytechnique
de Paris, directeur de recherches émérite au CNRS, membre de l’Académie des sciences.Et Gilles Brassard, pionnier de l’informatique quantique, professeur au sein du Département
d’informatique et de recherche opérationnelle de l’université de Montréal
« Il y a un grand corrélation entre la connaissance des sujets scientifiques et le niveau d'études », observe Emmanuel Rivière. « Si on impute seulement la méconnaissance de sujets
scientifiques à la désinformation, on passe à côté de quelque chose, explique Jean-Paul Krivine Un certain nombre de personnes n'acceptent pas les conséquences de la lutte contre le
changement climatique. Au lieu de contester la décision politique, ils en contestent la cause, c'est-à-dire le réchauffement climatique lui-même. »
Avec Emmanuel Rivière, spécialiste de l’opinion publique, enseignant à Paris I et Sciences Po, et Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de Sciences et pseudo-scienes.
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« Si l'Europe reste attractive, ce n'est pas grâce aux salaires qu'elle propose, reconnait Antoine Petit. Parfois, vous êtes à Bac+8 et on vous propose un salaire à peine plus élevé
que le SMIC. Mais il faut se méfier des comparaisons brutes : il faut regarder aussi le coût de la vie locale, la couverture sociale, etc. » Le Vieux continent a d'autres atouts : « la
qualité de vie qu'il offre, la liberté qu'il garantit aux chercheurs, la place des femmes... Voilà aussi les atouts qui en font une terre attractive pour les chercheurs du monde entier »,
explique Patrick Cramer. « La force de l'Europe, c'est aussi de très bien former les chercheurs », estime Edith Heard.
️ « L’expertise vient d’Europe, elle n’existe pas forcément aux États-Unis. […] Mais les financements sont là-bas et c’est notre problème en Europe. »️Patrick Cramer, directeur de la Société
Max Planck#ParisSaclaySummit #ChooseScience #Europe #Recherche pic.twitter.com/bkOLoa73lo
Avec Patrick Cramer, directeur de la Société Max Planck, Edith Heard, généticienne spécialiste d’épigénétique, directrice générale du Laboratoire européen de biologie moléculaire,
professeure au Collège de France, médaille d’or 2024 du CNRS, membre de l’Académie des sciences, et Antoine Petit, président-directeur général du CNRS.
Il n'y a pas que pour les trains eux-mêmes que l'intelligence artificielle est mise à contribution. « On peut utiliser l'IA pour fluidifier la circulation des voyageurs au sein des
gares », raconte Sonia Vanier
« La question est : comment on peut transformer des données physiques comme la chaleur, le frottement, etc. transmises par des capteurs, dont sont bourrés nos rames de TGV, en
probabilités de panne ?, explique Jean-Pierre Farandou. On doit s'attendre à de grands progrès sur ce sujet dans les années à venir ! »Au-delà des données propres aux rames, l'IA peut par
exemple analyser, sur les photos prises au niveau des voies ferrées, l'état de la végétation et prédire si un arbre va tomber sur les rails.
Avec Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, et Sonia Vanier, professeure au département d'Informatique de l'Ecole Polytechnique.
Comment les universités européennes peuvent-elles résister à leurs rivales américaines et chinoises, beaucoup plus grosses en termes de moyens, et donc capables d'attirer les meilleurs
chercheurs, professeurs et étudiants ? « Il faut continuer à investir pour rassurer les jeunes et les investisseurs », exhorte Dag Rune Olsen. « En Europe, on est restés sur des valeurs
d'égalité des chances, de RSE, etc. Rester sur ces valeurs pourra faire la différence aux yeux des investisseurs et des chercheurs », avance Monica Sala.
️« On doit soutenir la recherche, à l’échelle européenne, à l’échelle nationale »️Isabelle Demachy, vice-présidente de l’université de Saclay➡️@LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience
#Europe #Université pic.twitter.com/U4Ps0vdPjz
La promesse de l'arrivée de puces greffées dans le cerveau qui nous apporteraient la connaissance pourrait faire croire à l'obsolescence programmées des universités. « Au contraire,
les universités resteront indispensables, ne serait-ce que pour apprendre aux étudiants à se servir des IA », Dag Rune Olsen. « Mais que peut-on enseigner aujourd'hui quand on ne connait pas
les métiers de demain, qui pour la plupart n'existent pas encore ? », demande Claire Lefebvre, journaliste au Point. « Il faut développer les compétences transverses. aller chercher
l'information, l'exploiter, la critiquer, etc. », répond Isabelle Demachy.
️« C’est très important de tirer les enseignements de cette dernière pandémie, on sait que nos systèmes de santé sont remis en cause »️@UiT_DagRune, recteur de l’université de
Tromsø➡️@LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience #Europe #Université pic.twitter.com/Ho2NR98ns5
Avec Dag Rune Olsen, recteur de l’université de Tromsø, Monica Sala, vice-présidente enseignement de l’Institut Pasteur, et Isabelle Demachy, vice-présidente de l'Université
Paris-Saclay.
Entreprises privées, institutions publiques... Les besoins en personnel qualifié pour la cybersécurité sont énormes ! Mais encore faut-il former les étudiants à ces questions. Or, «
l'expression "Intelligence artificielle" fait rêver les étudiants, mais les expressions "cyberdéfenses" et "cybersécurité", beaucoup moins ! », raconte François Dellacherie. Alors comment
faire ? Ne proposer que des filières de formation très spécialisées sur ces thèmes-là n'est pas la solution, « il faut rendre hybrides les filières pour qu'elles soient attractives »,
éclaire Laura Chaubard. C'est d'autant plus pertinent que la cyberdéfense n'est pas qu'une question de technique : « il faut comprendre les motivations de l'agresseur pour pouvoir contrer
ses attaques », explique François Dellacherie. Il est aussi nécessaire d'orienter davantage d'ingénieurs néo-diplômés vers le service public. « Si vous faites du cyber et que vous commencez
par travailler dans le service public, vous êtes "bankable" pour la suite de votre carrière », promet la directrice générale de l'Ecole Polytechnique.
« L'ordinateur quantique qui pourrait arriver bientôt, va permettre d'ouvrir tous les verrous qui protègent les systèmes de chiffrement que nous utilisons tous les jours pour nos
transactions financières, nos communication, etc. », prévient Franois Dellacherie. Pourquoi donc ? Petite minute d'explication technique : tout nombre se décompose de façon unique comme
produit de nombres premiers. Mais, quand ce nombre est grand, résoudre cette décomposition est difficile. Nous ne savons pas le faire rapidement. En revanche, si on vous donne cette
décomposition, il est très rapide de la vérifier. C'est ce principe qu'exploite la cryptographie moderne : en fonction du temps qu'un utilisateur met à renvoyer le code, le système
informatique va déterminer si vous êtes légitime à vous connecter. « La promesse du quantique, décode Laura Chaubard, c'est d'arriver à résoudre des décompositions de très grands nombres en
temps records. » Et donc de mettre fin à ce principe fondamentale de la cryptographie moderne.
« En 2024, 25 % des établissements de santé européens ont subi une cyberattaque », rapporte Laura Chaubard.
️« La cybersécurité et la cyberdéfense, c’est toujours l’évolution simultanée du glaive et du bouclier »️Laura Chaubard, directrice générale et présidente par intérim de l’Ecole
Polytechnique ➡️@LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience #IA #Tech #Innovation pic.twitter.com/krQ8KzobDw
Avec Laura Chaubard, directrice générale et présidente par intérim de l’Ecole Polytechnique – Institut Polytechnique de Paris, François Dellacherie, directeur de Télécom Sud Paris, et
Charles-Pierre Astolfi, CTO de SeedFence
C'est reparti pour une seconde et dernière journée dédiée à la science et la connaissance.
L'Arctique n'est pas encore condamnée par la marche irrémédiable du réchauffement climatique. « La glace est plus résiliente que ce qu'on croyait », explique Antje Boetius. Mais il
faut réduire immédiatement nos émissions de gaz. Limiter les activités humaines polluantes sur ce sol est également nécessaire. Comment ? « L'idée de sanctuariser l'Arctique n'est pas
concevable, estime Olivier Poivre d'Arvor. Car qui pourrait juridiquement en décider puisqu'il y a huit pays copropriétaires ? » Un sursaut est tout de même possible. « Avec l'Antarctique,
on a créé un espace unique à l'échelle de la Terre, qui a pour but la paix et la science », rappelle Olivier Poivre d'Arvor.
Avec ses ressources minérales et fossiles abondantes, l'Arctique est « un coffre-fort que personne n'a encore complètement ouvert », s'alarme Olivier Poivre d'Arvor. Leurs
exploitations seraient une catastrophe pour la lutte contre le réchauffement climatique et les éco-systèmes présents. « Or, huit pays détiennent le code du coffre. »
« Le jour où l'Arctique aura complètement fondu, cela fera mal, prévient Olivier Poivre d'Arvor. Dans l'immédiat, le niveau de la mer montera de 69 mètres. » Pire encore, « l'effet
albédo [la réflexion au delà de l'atmosphère des rayons du soleil par les surfaces blanches, ndlr] sera réduit, et donc notre planète se réchauffera encore plus vite », explique Antje
Boetius.
C'est un constat qui fait froid dans le dos : les eaux de l'océan arctique se réchauffent quatre fois plus vite que le reste des eaux du globe. Alors, peut-on encore sauver l'Arctique
? On en parle avec Antje Boetius - biologiste marine, directrice de l’Institut Alfred Wegener et professeur à l’Université de Brême Olivier - ainsi qu'Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial
du Président de la République pour la Conférence Océan des Nations Unies, ambassadeur de France pour les pôles et les océans.
On peut faire du capitalisme numérique avec des entreprises publiques, veut croire Philippe Wahl. « Nous sommes historiquement sur un modèle dépassé - la lettre - et pourtant nous
réunissons face à des géants comme Amazon », raconte le PDG de La Poste.
« L'IA va changer beaucoup de choses dans les entreprises et la société, déclare Philippe Wahl. Seuls survivront ceux qui auront su s'adapter. Si s'adapter veut dire devenir carnivore,
alors la France doit devenir carnivore. »
Le directeur de la publication du Point, Etienne Gernelle, s'entretient avec le PDG du Groupe La Poste et président du conseil de surveillance de La Banque Postale.
Attention à ne pas aller trop vite ! « Pour l'instant, il n'y a même pas encore de marché de l'IA, remarque Olivier Micheli. Il faut d'abord laisser l'innovation se faire, puis réguler
le marché lorsqu'il aura émergé », estime l'entrepreneur.
« Pour être éthique, l’IA doit représenter la diversité des peuples et des individus », explique Olivier Micheli. Lyse Langlois partage cet avis et prend un exemple tiré du souhait
récent du ministère de l'Education du Québec de développer un algorithme de mesure du décrochage scolaire chez les élèves. Approcher le décrochage scolaire chez un élève appartenant à la
communauté autochtone, c'est complètement différent de le faire pour un élève du reste de la société québequoise. « Les enseignants, bien conscients de cette différence, ont fait pression
pour que l'algorithme ne devienne pas un outil de stigmatisation des valeurs autochtones. Finalement, les algorithmes ont été décliné sous plusieurs versions différentes pour respecter les
différences entre les communautés. »
En guise d'introduction de cette avant-dernière conférence de la journée, une réflexion sur la définition du mot « éthique ». « Il faut voir l'IA comme un bulldozer technologique,
imagine Lyse Langlois. Quel chemin fait-on prendre à ce bulldozer ? C'est ce questionnement que l'on appelle "éthique" »
Avec Arisa Ema, professeure à l’Université de Tokyo et membre du Comité consultatif sur l’intelligence artificielle réuni sous l’égide du secrétaire général de l’ONU, Lyse Langlois,
directrice générale de l’Observatoire international sur les impacts sociaux et éthiques de l’IA et du numérique, Olivier Micheli, président-directeur général de Data4, et Nathalie Collin,
directrice générale adjointe du Groupe La Poste en charge de la Branche Grand Public et Numérique
« Avec l'essor récent des chaînes YouTube qui promeuvent les mathématiques, celles-ci sont devenues une affaire de compétition entre les garçons qui sont lycéens, raconte Amandine
Aftalion. Ce climat de compétition fait se dire à beaucoup de filles qu'elles ne sont pas faites pour les maths, car les filles sont plus sujettes au manque de confiance en soi que les
garçons. »
« Au niveau du groupe Bouygues, sur les 3500 personnes qui oeuvrent dans le domaine du numériques, on est à 24 % de femmes seulement », déplore Marie-Luce Godinot. Dans l'enseignement
général et secondaire français aussi, les femmes sont sous-représentées dans les filières à forte composante scientifique. C'est moins vrai à l'étranger. « Les collèges et lycées des pays
d'Amérique latine sont quasiment en situation de parité », souligne Sylvie Retailleau.
️« Dans les métiers d’ingénieurs, de chercheurs, dans tout ce qui est sciences et technologies, les femmes sont sous représentées. »️@sretailleau, physicienne, ancienne ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche#ParisSaclaySummit #ChooseScience #Mathématiques pic.twitter.com/krXAYzMMNY
Avec Amandine Aftalion, mathématicienne, directrice de recherche CNRS au laboratoire de mathématiques d'Orsay, Marie-Luce Godinot, directrice générale adjointe Innovation,
développement durable et systèmes d'information du groupe Bouygues, et Sylvie Retailleau, physicienne, ancienne ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Mais il existe des moyens de redonner confiance en la science. Nos invités nous les rappellent. Pour François Houllier, « il faut ouvrir les portes de la science au grand public, qui
n'a pas l'occasion d'aller dans les laboratoires. A Océanopolis, plus de 20 000 personnes ont eu l'occasion d'assister à des expériences scientifiques », rappelle-t-il. « Il faut redonner
de la place à la culture scientifique dans les programmes scolaires de l'enseignement général et du second degré », défend Grégoire de Lasteyrie. Et il est urgent de le faire ! Depuis la
réforme du bac, de moins en moins d'élèves filles choisissent en options des matières scientifiques au lycée. « Aujourd'hui plus de 80 % des ingénieurs de l'IA sont des hommes. Ce n'est pas
anodin, cette surreprésentation masculine risque de donner des IA biaisées sur les questions de genre. » Pour Etienne Klein, nous avons « une mauvaise connaissance de nos connaissance. Même
si vous savez que la Terre est ronde, vous ne savez pas forcément comment l'Homme a prouvé sa rotondité. Il faut que les élèves de collège et lycée se voient raconter en classe l'histoire
complète d'au moins une découverte majeure. »
Le climatoscepticisme a des conséquences très concrètes sur l'activité de l'Ifremer ou de son homologue américain, la NOAA. « Notre homologue américain est victime du DOGE d'Elon Musk
qui veulent réduire drastiquement ses moyens et ses effectifs, raconte François Houllier. Pour mesurer le réchauffement en profondeur de l'océan - premier régulateur du climat en absorbant
une grande partie du carbone présent dans l'atmosphère - , on a 4000 flotteurs qui enregistrent la salinité, et autres données, de l'océan en temps réel. Si demain, la NOAA n'a plus les
moyens d'entretenir cette flotte, alors elle est menacée. »
Avec Etienne Klein - physicien et directeur de recherche au CEA, directeur du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière -, Grégoire de Lasteyrie, président de
l'agglomération Paris-Saclay, Ulrike Decoene - directrice de la communication, de la marque et du développement durable du groupe Axa - et François Houllier, président directeur général de
l'Ifremer.
Comment défendre la science à l'heure de méfiance généralisée ? #ParisSaclaySummitDans un contexte où la méfiance envers la science semble grandissante, comment la défendre et affirmer son
importance pour la société ?Une conférence avec :@EtienneKlein, physicien, directeur… pic.twitter.com/J1wwG19fy9
Qu'il existe aujourd'hui des technologies permettant des traductions en direct ne dispense pas de continuer à enseigner les langues étrangères. « Apprendre une langue, c'est aussi
apprendre d'autres manières de penser, découvrir d'autres cultures », souligne Joseph Aoun.
« Pour chacun d'entre nous, être robot-proof, c'est-à-dire la capacité à ne pas être supplanté par les robots, sera un combat de toute la vie, prévient le président de la Northeastern
University. Il faudra se tenir informé, tout au long de sa vie, de la manière dont fonctionnent ces machines, comprendre ce qu'elles produisent, et comprendre ce qu'elles ne peuvent pas
faire. »
️« Nous ne sommes pas des victimes. […] C’est nous qui choisissons, et pour le futur aussi. »️@PresidentAoun, président de la Northeastern University, Boston➡️@guillaumgrallet @LePoint
#ParisSaclaySummit #ChooseScience #IA #Innovation #Tech pic.twitter.com/56aFZjI2jD
« Les scientifiques de la Singularity University, à San Francisco, pensent que la machine supplantera l'Homme dans toutes les tâches manuelles et intellectuelles (IA générale) d'ici 3
à 5 ans, raconte Joseph Aoun. Je n'y crois pas. »
Avec Joseph Aoun, président de la Northeastern University, Boston.
« Environ 20 % des patientes qui souffrent d'un cancer du sein n'ont pas le traitement adapté à leur maladie », estime Benjamin Verret. Mais, avec les progrès qui ont été faits dans la
médecine, « on s'achemine de plus en plus vers des traitements contre le cancer qui soient spécifiques à chaque patient, et non plus seulement spécifiques au type de cancer dont il souffre
», se félicite Marie Morfouace. Déjà, « aujourd'hui, on peut sélectionner pour les essais cliniques les patients qui ont le plus de chances de répondre au traitement testé », raconte
Benjamin Verret.
Bienvenue à la première conférence de cet après-midi sur le thème suivant : « Une simple goutte de sang pour suivre et traiter le cancer ». Avec nous, Marie Morfouace, responsable
scientifique biopsie liquide à Gustave Roussy, Benjamin Verret, oncologue à Gustave Roussy, et Pierre Mezeray, directeur transformation en santé et solutions diagnostiques chez Roche
Diagnostics France.
Retour sur un épisode qui a secoué AgroParisTech en 2022. Des étudiants avaient prononcé, à l’occasion de leur remise de diplôme, un discours très critique à l’égard de certains
partenaires privés de leur école, jugeant leurs activités « destructrices » pour l’environnement. Avaient-ils raison : les universités et les écoles doivent-elles couper les ponts avec les
entreprises privées ? « Qu’on puisse critiquer l’impact environnemental d’une entreprise, c’est nécessaire, estime Anthony Briant. Mais les ingénieurs qui veulent penser la fin de l'ère du
pétrole ne pourront pas le faire dans une tour d’ivoire. Ils doivent rester en contact avec les entreprises pour ne pas être hors-sol. » « Les industriels sont présents dans les conseils
d’administration de nos universités, mais ils ne sont jamais à la manœuvre, assure Sandrine Ongeri. Ils ne décident rien quant aux parcours de formation, par exemple. Ils ne font que
conseiller, apporter leurs points de vue. »
️« Il faut que l'on change notre mode de pédagogie pour amener [les élèves] à plus réfléchir et à proposer des solutions par eux-mêmes »️ Sandrine Ongeri, vice-présidente déléguée au
doctorat, Université Paris-Saclay➡️ @LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience pic.twitter.com/6KZHQJ6ZYP
Bienvenue à la dernière conférence de ce matin. Avec nous, Anthony Briant, directeur de l'Ecole national des ponts et chaussées, et Sandrine Ongeri, vice-présidente déléguée au
doctorat, Université Paris-Sclay. Notre journaliste Nicolas Bastuck leur a posé d'emblée la question, qui est aussi titre de notre conférence : « Faut-il bannir les entreprises des grandes
écoles et universités ? » « Non, bien sûr ! », répondent Sandrine Ongeri et Anthony Briant. « Le premier débouché de nos étudiants, ce sont les entreprises privées, rappelle la
vice-présidente déléguée de l'Université Paris-Sclay. Ils ne vont pas pouvoir bien s'insérer au sein de celles-ci s'ils n'ont pas eu de contact avec elles avant la sortie de l'école. »
️« Notre mission, c’est de former, d’augmenter la connaissance par la recherche et d’aller vers l’innovation »️ Sandrine Ongeri, vice-présidente déléguée au doctorat, Université
Paris-Saclay@LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience #Universite pic.twitter.com/lpcGWE0sHb
Une bonne politique de recherche ne doit pas rentrer dans une logique de pure productivité. Sinon, le risque est de brider l'innovation. « Il ne faut pas imposer aux chercheurs de plan
de recherche trop détaillé, estime Yann Le Cun. Si vous formalisez trop les découvertes scientifiques auxquelles vous aspirez, il n’y aura pas de surprise. » Les découvertes
révolutionnaires sont toujours celles qui n’étaient pas prévues.
️ « En 2024, en France, 800 nouvelles start-up dans le domaine de l’intelligence artificielle se sont créées. Toutes utilisent des logiciels open source. »️Yann Le Cun, directeur
scientifique de l'IA de Meta, @ylecun#ParisSaclaySummit #ChooseScience #Tech #Innovation pic.twitter.com/bNbkDjdzxf
« En 2024, en France, 800 nouvelles start-up dans le domaine de l’intelligence artificielle se sont créées, calcule Yann Le Cun. Toutes utilisent des logiciels open source. »
️ « Les informations ne sont plus seulement abordées d’un point de vue calculatoires. Nous passons d’une distribution à une décentralisation. »️ Muriel Médard, ingénieure, chercheuse au sein
du MIT#ParisSaclaySummit #ChooseScience #Tech #Innovation pic.twitter.com/KPd5XLYzYK
S'ouvre la deuxième conférence du jour dans l'amphithéâtre Marie Curie. Avec Muriel Médard, ingénieure et chercheuse au sein du MIT, Peter Vetter, président de Bell Labs Core Research
Nokia Bell Lab, et Yann Le Cun, directeur scientifique de l'IA de Meta, chercheur en intelligence artificielle, prix Turing 2019. C'est parti !
« Dans son allocution prononcée lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, cette semaine à Paris, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fait le voeu
que l'IA soit « accessible à toute l'humanité, et conçue par toute l'humanité », rappelle Yoshua Benguio. Mais, pour cela, il ne suffit pas que les pays aient tous des modèles d'IA
performants ! Tout modèle d'IA doit avoir accès à suffisamment de données pour pouvoir être entrainé. Or, les données existantes sont aujourd'hui biaisées en faveur des Etats-Unis, de la
Chine et de l'Europe. « Pour créer une image de Notre-Dame de Paris, un modèle d'IA générative peut s'appuyer sur de très nombreuses données de ce bâtiment. Pour créer une image d'un temple
hindou, ce n'est pas le cas », raconte Hiroaki Kitano.
️ « Le modèle open source est une façon de faire les choses, mais ce n’est pas une formule magique. »️ @HKitano, membre du Conseil consultatif des Nations unies sur l'IA ➡️ @LePoint
#ParisSaclaySummit #ChooseScience #IA #Recherche#Tech #Innovation pic.twitter.com/qiFlovE7wn
Conférence avec Yoshua Bengio, professeur titulaire à l'université de Montréal, et Hiroaki Kitano, vice-président exécutif et directeur de la technologie de Sony Group Corporation,
membre du comité consultatif des Nations unies sur l'IA.
Pour Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, faire le choix de la science n'est pas une option face à tous les défis du monde contemporain. « Que ce soit pour lutter
contre le dérèglement climatique, préparer la transition démographique ou penser les promesses et les dangers de l'IA, il y a urgence pour la France et l'Europe à renforcer leur souveraineté
technologique. »
️ « Faire le choix de la science, c’est une absolue nécessité face à tous les défis qui attendent le monde contemporain » ️ @vpecresse, présidente de la région Ile-de-France➡️ @LePoint
#ParisSaclaySummit #ChooseScience pic.twitter.com/pxTIDhsI6c
Encore faut-il se donner les moyens de cette souveraineté ! Cela passe par une rémunération suffisante des chercheurs. « L'enjeu est autant de former des talents que les garder et faire
revenir ceux qui sont partis », a déclaré la présidente de la région Ile-de-France.
️ «Oui, la vérité scientifique existe, elle a une valeur […] Dans le monde numérique dans lequel nous vivons, les mensonges circulent 7x plus vite que les vérités » ️ @vpecresse, présidente
de la région Ile-de-France➡️ @LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience pic.twitter.com/E0LeuASWU0
« Je crois au rapport fécond entre science et démocratie, a déclaré François Durovray, président du département de l'Essonne. La science a besoin de la démocratie, d'un espace de
liberté et de transparence, d'un cadre éthique pour qu'elle soit mise au service de l'intérêt commun. Il est impératif de promouvoir la culture scientifique et des espaces de dialogues où
citoyens et scientifiques peuvent échanger. »
« Avec plus de 300 laboratoires et des milliers de chercheurs et d'étudiants, Paris-Saclay est l'arme d'innovation majeure de la France », rappelle Grégoire de Lasteyrie, président de
l'agglomération Paris-Saclay.
️ « Le MIT nous reconnaît comme l’un des huit plus grands pôles mondial de l’innovation, aux côtés de Boston et de la Silicon Valley »️ @gdelasteyrie, président de l'agglomération
Paris-Saclay➡️ @LePoint #ParisSaclaySummit #ChooseScience pic.twitter.com/vqa7FGbMUy
La deuxième édition du Paris-Saclay Summit Choose science s'ouvre ce mercredi 12 février, au sein de l'EDF Lab.
Ma femme, naturellement blonde vient de se faire teindre en brune aile de corbeau. Est-ce que je peux considérer que c’est de l’intelligence artificielle ?
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